Valmont
Au début du XIIe siècle, le domaine de Vallemont était propriété de la maison d’Estouteville, probablement héritière d’un descendant normand du nom d’Estout. Dont certains membres s’illustrèrent en Terre Sainte mais aussi lors de la conquête de l’Angleterre aux côtés de Guillaume-le-Conquérant. Dotée au XIe siècle d’un simple donjon puis d’une abbaye dédiée à Notre-Dame au siècle suivant, le domaine de Valmont fut ravagé par les exactions des Bourguignons et des Anglais alors que la forteresse avait laissé place au château des Loges.
Fief des Estouteville.
Possession des Anglais de 1415 à 1449, qui contraignirent l’abbé de Valmont à jurer fidélité au roi d’Angleterre, le domaine fut érigé en duché au XVIe siècle par la grâce de François Ier en faveur de François de Bourbon, comte de Saint-Pol, qui avait épousé l’héritière des titres et biens d’Estouteville en 1534. A nouveau dévastée lors des guerres de Religion, puis incendiée en 1671, Valmont demeura dans la famille des Orléans-Longueville jusqu’au début du XVIIIe siècle à l’instar du duché d’Estouteville, puis passa de main en main au gré des successions et alliances.
La petite Suisse Cauchoise.
Un peu avant la Révolution, bien qu’elle abritât la sépulture de nombreux membres de la famille d’Estouteville, l’abbaye de Notre-Dame tomba en désuétude et fut acquise par un particulier. En 1795, au décès du prince de Monaco, propriétaire du château, le domaine de Valmont fut vendu pour liquider la succession. La propriété changea de mains tandis que le bois des Loges était détaché du domaine. Fière du séjour régulier du peintre Eugène Delacroix, la commune s’agrandit en ce début de XIXe siècle en fusionnant avec plusieurs villages alentour mais il fallut attendre 1994 pour que l’abbaye reprenne vie grâce aux sœurs bénédictines de Lisieux.
Une architecture cauchoise.
Valmont recèle un remarquable patrimoine historique avec, notamment, l’abbaye notre-Dame du Pré reconstruite au XIVe siècle et remaniée deux siècles plus tard, la chapelle de la Vierge, le château fort aujourd’hui domaine privé ou encore l’église Saint-Nicolas du XIXe siècle. A une dizaine de kilomètres de Fécamp, dotée d’établissements scolaires jusqu’au collège, la cité normande abrite un parc immobilier composé à 9% de résidences secondaires ou occasionnelles et à 75% de maisons individuelles, qui bénéficie souvent de l’architecture typique du Pays de Caux.