Thury-Harcourt
Après les invasions barbares qui désorganisèrent la province, les Normands s’installèrent définitivement à la fin du premier millénaire. Puis, avec l’instauration du système féodal, apparut dès le XIe siècle la seigneurie de Thury dotée d’un château fort, possession de la famille Tesson. Au milieu du XIIIe siècle, sans héritier, le domaine passa de main en main, aux Crespin, aux seigneurs de Ferrières et de Préaux sous Charles V, puis à Jaques de Bourbon, sieur de Lamarche, dont la famille conserva la baronnie jusqu’en 1522 avant de la transmettre aux Montmorency.
Erigée en marquisat.
Au XIVe siècle, suite à un long siège, le château fut pris par les Anglais qui le restituèrent peu après à la couronne de France moyennant finances. Une guerre de Cent Ans qui fut difficile pour la Normandie, notamment dans la forêt de Cinglais, refuge de compagnies de routiers et de brigands. Erigée en marquisat en 1578 par la grâce de Henri III en faveur de Pierre de Montmorency, la seigneurie de Thury comprenait alors pas moins de 70 paroisses. Trois générations de Montmorency Fosseux s’y succédèrent avant que le domaine ne revienne à la famille Harcourt-Beuvron.
Visitée par le roi.
Une puissante famille dont certains membres eurent leur importance dans l’histoire de France, imposant de facto un nouveau nom pour le bourg, Thury-Harcourt voire simplement Harcourt, homonyme du village berceau de la famille à une centaine de kilomètres de là. Les Harcourt agrandirent et modernisèrent le château au fil des décennies, l’aspect médiéval cédant la place à un habitat plus confortable qui accueillit en son temps Louis XIV.
L’annexion de Saint-Bénin.
Finalement, aux premières heures du XVIIIe siècle, les domaines de Thury, de Cesny et de Grimbosq furent érigés en duché-pairie sous le titre de duché de Harcourt. La Révolution fut clémente pour Thury-Harcourt qui comptait en 1850 un millier d’habitants, propriété de la princesse de Beauveau, née Mortemart, et abritait plusieurs hôtels particuliers, un relais de poste, période au cours de laquelle Saint-Bénin fut annexée
Une ville martyre.
La commune sut tirer profit de la révolution industrielle, tout en accueillant les Caennais en quête de guinguettes et de canotage sur les bords de l’Orne grâce à la nouvelle ligne de chemin de fer. Mais la Seconde Guerre mondiale entraîna la destruction quasi totale de la commune, le château incendié par les Nazis. Reconstruite, Thury-Harcourt tira profit des Trente Glorieuses pour devenir aujourd’hui une ville de tourisme, siège par ailleurs de la communauté de communes de la Suisse Normande.
Au cœur de la Suisse normande.
A 25 km au sud de Caen, Thury-Harcourt a préservé son patrimoine historique avec, notamment, les vestiges du château d’Harcourt et son parc, l’église St Sauveur du XIIIe siècle, l’église romane de Saint-Bénin ou encore une ancienne auberge du XVIIIe siècle. Et offre aux Harcourtois des établissements scolaires jusqu’au collège, et de nombreux équipements publics dont le centre aquatique Aqua-Sud. Une ville résidentielle qui présente un parc immobilier composé à 67% de maisons individuelles où l’on trouve essentiellement des constructions d’après-guerre, mais aussi l’habitat ancien du quartier de Saint-Bénin.