Tergnier
Des villages qui disparurent corps et biens lors des invasions barbares avant de voir réapparaître des structures organisées à la faveur du système féodal. Au début du deuxième millénaire, le territoire de Tergnier, ainsi que celui de Vouël, faisaient partie du domaine de Fargniers, dépendant du comté du Vermandois, ce qui leur valut d’être dévastés par le comte de Blois et de Troyes. Au XIIe siècle, Enguerrand Ier, seigneur de Coucy, céda la moitié du domaine à l’abbaye de Saint-Nicolas-aux-Bois à condition d’y implanter un monastère.
Un région dévastée par les guerres.
Enguerrand II, petit-fils du précédent, concéda par la suite l’autre moitié du domaine, enfin doté du prieuré promis, qui participa de l’essor du site. Mais les exactions anglaises au début de la guerre de Cent Ans puis, quelques décennies plus tard, celles des Armagnacs et des Bourguignons, mirent à mal cette croissance. Un déclin qui s’accentua lors des guerres de Religion d’autant que Vouël, hameau voisin, était devenu le refuge de nombreux Calvinistes. Puis ce furent les désastres de la guerre européenne de Trente Ans quand les troupes du maréchal de Turenne mirent à sac villes et campagnes, entraînant l’exode des habitants vers la grande ville la plus proche, Laon.
Au cœur du Noyonnais.
La paix recouvrée, Tergnier se repeupla et comptait 150 habitants à la Révolution quand elle devint une commune à part entière. Mais la chute de l’Empire entraîna la dévastation de cette région picarde par les Coalisés et il fallut attendre le milieu du XIXe siècle pour que Tergnier renoue avec la croissance, tirant profit d’une gare et du canal de Picardie, futur canal de Saint-Quentin. Manufactures et usines s’y implantèrent et favorisèrent son développement, freiné cependant par la guerre de 1870 qui valut son occupation à la commune. Puis la Grande Guerre apporta son lot de destructions, de l’église et des installations ferroviaires, du bourg aussi.
Une cité de cheminots.
Si Tergnier fut pratiquement rasée, elle entra dans l’Histoire quand la délégation allemande y prit le train pour se rendre à Rethondes. Sortie exsangue mais gratifiée de la Croix de Guerre, la petite commune se reconstruisit et se lotit avec la Cité des cheminots dans l’entre-deux-guerres. Mais ne fut par épargnée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, à nouveau citée pour ses hauts faits de résistance. Les Trente Glorieuses et l’exploitation de sa gare de triage permirent à Tergnier de se développer, annexant en 1974 les communes de Vouël et de Fargniers tout comme Quessy dix-huit ans plus tard.
Résidentielle et paisible.
A une trentaine de kilomètres à l'ouest de Laon, desservie par l’autoroute et par le train, fière de son musée de la Résistance, Tergnier met à la disposition des Ternois de nombreux équipements publics dont des établissements scolaires jusqu’au collège, un centre culturel avec conservatoire de musique, un cinéma, et des installations sportives notamment sur la base nautique de la Frette autour d’un plan d’eau de 32 hectares. Une ville résidentielle et paisible, labellisée trois fleurs, qui présente un parc immobilier composé à 73% de maisons individuelles.