Surgères
Une forteresse fut construite au-dessus d’une saline, Girea, pour arrêter la progression des Vikings, inutilement car ces derniers s’installèrent plus au nord pour créer le futur duché de Normandie. Un domaine divisé en fiefs, ecclésiastique avec l’abbaye de Maillezais qui implanta un prieuré doté d’une église dédié à Saint Gilles, ou bien laïcs avec notamment la famille Maingot qui fonda de fait la seigneurie de Surgères en ce début de deuxième millénaire. Vassale du duché d’Aquitaine, elle abritait un hospice et la puissante maison aumônière de Saint-Gilles.
Un vin réputé.
Le château de Surgères accueillait régulièrement le duc d’Aquitaine qui y rendait justice. Un duché alors sous dépendance anglaise qui accorda privilèges et franchises à la cité charentaise, participant ainsi de son essor. Erigée en baronnie, la seigneurie de Surgères réunissait au XIIIe siècle pas moins de 22 paroisses et comptait 600 habitants dans le bourg. Le village s’étendit, dotée d’une nouvelle église dédiée à Saint-Pierre, prospère grâce à son vin réputé. Assiégée au cours de la guerre de Cent Ans, la cité fut attribuée aux Anglais suite au traité de Brétigny avant d’être libérée par Du Guesclin.
Commerçante et bourgeoise.
Démantelé sur ordre de Louis XI, le château de Surgères fut réarmé par Charles VIII, son successeur. Ce qui n’empêcha pas la petite ville de souffrir des guerres de Religion, alternativement prise par les Catholiques ou les Protestants. Ses rempart réduits sous Louis XIII, alors vassale de la maison de La Rochefoucauld, Surgères prospéra au fil des siècles, riche de son commerce sur les routes royales qui la traversaient, à l’écart des troubles révolutionnaires. Après avoir annexé Saint-Pierre, la commune voisine, au milieu du XIXe siècle, la cité charentaise poursuivit son essor économique soutenu par l’arrivée du chemin de fer.
Une capitale laitière.
Mais la crise du phylloxéra contraignit la région à se tourner vers la production laitière, donnant naissance en cette fin de XIXe siècle à la première laiterie coopérative du pays. Surgères accueillit des manufactures et devint renommée pour son beurre des Charentes, se lotissant dans de nouveaux quartiers. Après-guerre, la ville tira profit de sa croissance économique jusqu’à ce que la désindustrialisation de la fin du XXe siècle entraîne une baisse démographique et l’oblige à se diversifier dans l’agroalimentaire et le tertiaire, valorisant par ailleurs son patrimoine historique et touristique.
Au cœur de la province d’Aunis.
Surgères a su préserver son patrimoine urbain et architectural avec, notamment, l’église Notre-Dame, les remparts du château et la tour Hélène du XIIe siècle, la porte Renaissance ou encore le porche d’entrée de la ville. Et met par ailleurs à la disposition des Surgériens des établissements scolaires jusqu’au lycée mais aussi l’Ecole nationale d’industrie laitière et d’industrie agroalimentaire, une école de musique, un cinéma, l’espace culturel Le Palace, sans compter les multiples installations sportives avec piscine, stades et gymnases.
Une ville qui se rénove.
A une demi-heure de La Rochelle ou de Niort, à peine plus de l’île de Ré, desservie par le TGV qui la place à trois heures de Paris, Surgères rénove depuis quelques années ses commerces et son habitat notamment en centre-ville. Et abrite un parc immobilier composé à 84% de maisons individuelles où se côtoient les faubourgs résidentiels Saint-Gilles et Saint-Pierre, le quartier de la gare et son habitat du début du XXe siècle, les secteurs pavillonnaires des Trente Glorieuses ou encore les constructions récentes de la périphérie.
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