Sarcelles
Mais la chute de l’Empire romain et les invasions barbares désertifièrent ces hameaux au profit des grandes villes. Des villages qui renaquirent avec la sédentarisation des Francs et la christianisation, notamment Cercilla qui aurait été un fief royal des Carolingiens et probablement dotée d’une résidence royale. Un petit bourg dépendant de l’abbaye de Saint-Denis dès le IXe siècle, partagé entre seigneurie de Montmorency et pouvoir ecclésiastique, morcelé en fiefs qui passèrent de main au fil des siècles.
Une ville dévastée.
Au XVe siècle, brièvement soumis au pouvoir anglais jusqu’à la victoire de Charles VII, le domaine de Sarcelles revint à Jean de Popincourt avocat au Parlement puis, par alliance, à Jean du Plessis, maître d’hôtel des rois Louis XI et Charles VIII. Bien que dotée d’un château défensif, la ville fut dévastée et incendiée par les Protestants au cours des guerres de Religion, contraignant à l’exode ses familles les plus aisées. Mais Sarcelles renoua avec la croissance quand, possession de la famille de Neubourg au XVIIe siècle, elle fut autorisée à établir deux foires annuelles.
Le maraîchage succède aux vignobles
Erigée en marquisat et cédée à la maison de Hautefort, Sarcelles restait une petite ville de paysans et de vignerons qui souffrirent de famines récurrentes tout au long du XVIIIe siècle bien que les propriétés seigneuriales eût été vendues à des particuliers à la Révolution. Au siècle suivant, quelques manufactures s’y implantèrent mais les destructions des Prussiens en route vers Paris suite à la défaite de Sedan, la crise du phylloxéra puis une terrible épidémie de choléra mirent à mal l’économie locale. Le maraîchage se substitua à la vigne, des fruits et légumes qui alimentèrent la population parisienne.
Une explosion démographique.
Petit bourg rural et agricole dans l’entre-deux-guerres, Sarcelles subit une terrible crue de la rivière et ne comptait, au sortir de la dernière guerre, que 6500 habitants quand elle accueillit les victimes de l’exode rural puis de nombreux réfugiés ou immigrés, et les rapatriés d’Afrique du Nord. Pour répondre à une demande croissante de logements, Sarcelles céda à la politique des grands ensembles, dont celui des Lochères, pionnier du genre en France, véritable ville nouvelle lotissant la commune de milliers de logements en une vingtaine d’années.
De nombreux équipements publics.
Desservie par le RER, le train et les bus de la RATP, Sarcelles se partage entre les bâtiments anciens du village et les grands ensembles de la ville nouvelle, fière par ailleurs de son église Saint-Pierre-et-Saint-Paul classée aux Monuments Historiques et de son musée naval. Et met à la disposition des Sarcellois des établissements scolaires jusqu’au lycée, public et privé, mais aussi un IUT, un conservatoire de musique, une école d’art, une maison du patrimoine local et de multiples installations sportives avec piscine et école municipale de football.
Un habitat à nouveau apprécié.
A 15 km de Paris, dotée d’espaces verts sur un quart de sa superficie, Sarcelles a entrepris une importante réhabilitation de son habitat qui participe de sa bonne image recouvrée, notamment dans les quartiers Rosiers-Chantepie, Chardonnerettes ou Pasteur/Sablons. Et abrite un parc immobilier composé à 16% de maisons individuelles où se côtoient quelques immeubles collectifs du XIXe siècle et du début du XXe siècle dans le cœur historique, des quartiers pavillonnaires et des logements construits au cours des Trente Glorieuses pour 80% d’entre eux.