Saint-Pierre (La Réunion)
L’île Bourbon se développa rapidement grâce à la culture du café qui impliqua une importante traite négrière. Le Nord et sa capitale, Saint-Denis, connurent une forte expansion mais le sud de l’île ne fut pas colonisé avant le début du XVIIIe siècle. Peu à peu, la culture de la canne à sucre qui s’était substituée à celle du café, entraîna son peuplement et son essor. Les premières habitations apparurent près de la rivière d’Abord, bientôt rejointes par une chapelle dédiée à Saint-Pierre en 1732.
Une urbanisation tardive mais rapide.
A des fins d’urbanisation, on traça la voirie de la ville à venir selon le plan d’un damier pour former des parcelles à lotir. A la Révolution, Saint-Pierre fut érigée en commune alors que l’île Bourbon était rebaptisée La Réunion puis, sous l’Empire, île Bonaparte, tirant profit du creusement du canal Saint-Etienne qui apportait enfin à la petite ville l’eau nécessaire à son expansion. En 1826, Saint-Pierre comptait déjà plus de trente mille habitants, soit le tiers de la population de l’île. Puis, en 1848, avec l’abolition de l’esclavage, la Réunion reprit son nom révolutionnaire.
Une île de l’archipel des Mascareignes.
Mais l’économie réunionnaise qui reposait essentiellement sur la production de canne à sucre fut mise à mal par l’essor du sucre à betterave cultivé en Europe, plus facile à produire. Par ailleurs, le creusement du canal de Suez avait détourné les bateaux de commerce de cette voie maritime, plongeant l’île dans une crise économique qui ne freina pas pour autant l’arrivée de nombreux immigrants, asiatiques ou indomusulmans. En 1946, La Réunion devenait enfin un département français d’outre-mer
Une ville dynamique.
Restée longtemps une ville rurale et commerçante, Saint-Pierre créa sa première zone industrielle en 1970 à Ravine Blanche. Aujourd’hui, la commune réunionnaise compte près d’un millier d’exploitations agricole, consacrées à la canne à sucre pour l’essentiel. Ville éminemment touristique, elle abrite également un bassin d’emplois tertiaire dû à son statut de sous-préfecture, tirant profit par ailleurs de ses zones industrielles et artisanales mais aussi d’un port de plaisance et de l’aéroport de Pierrefonds.
Un patrimoine témoin de son histoire.
Saint-Pierre présente un remarquable patrimoine architectural témoin de son histoire avec, notamment, l’hôtel de ville dans un bâtiment de la compagnie des indes du XVIIIe siècle, l’hôtel de la sous-préfecture dans une maison bourgeoise du XIXe siècle ou encore le marché couvert du milieu du XIXe siècle. Et dispose de nombreux équipements publics avec des établissements scolaires jusqu’au lycée, public et privé, mais aussi un IUT, un centre hospitalier, des cinémas, une médiathèque logée dans une bâtisse du XVIIIe siècle, sans compter les multiples installations sportives.
La capitale du Sud.
A 80 km de la capitale de l’île, Saint-Denis, Saint-Pierre se partage en zones diversifiées où se côtoient le quartier rural de la Ligne-des-Bambous, le secteur populaire du bois d’Olives, les terres agricoles de Pierrefonds, et d’autres quartiers pittoresques, traditionnels ou industrieux. Une ville qui se rénove depuis quelques années, entre nature sauvage et centre urbain dynamique, dotée d’un parc immobilier composé à 57% de maisons individuelles, mélange de grands ensembles rénovés et de belles demeures des XVIIIe et XIXe siècles.