Saint Ouen
Pour conserver ses reliques, on bâtit une chapelle non loin de là, sur les bords de Seine, un lieu qui devint une destination de pèlerinage et autour duquel s’agrégea un petit village. Dépendante de la puissance abbaye de Saint-Denis, Saint-Ouen prospéra rapidement, accueillant tuileries et moulins puis une partie de la foire du Lendit. Progressivement, et en dépit des affres de la guerre de Cent Ans puis des guerres de Religion qui dévastèrent toute l’Ile-de-France, l’endroit se métamorphosa en lieu de villégiature pour les riches bourgeois et l’aristocratie parisienne.
Une terre de maraîchage.
Au XVIIIe siècle, Saint-Ouen comptait 600 habitants et après avoir brièvement changé de nom à la Révolution pour Bains-sur-Seine, entra à nouveau dans l’Histoire quand Louis XVIII y signa la déclaration qui devait conduire à la Restauration. Terre de maraîchage, la commune sut néanmoins tirer parti de la révolution industrielle grâce à l’établissement d’une gare d’eau en 1830, prélude à un important port fluvial. Les guinguettes s’y multiplièrent pour accueillir l’ouvrier parisien en quête de détente dominicale, un mouvement qui s’accéléra avec l’arrivée du chemin de fer dès la moitié du XIXe siècle.
Un territoire démembré.
En quelques décennies, la population audonienne décupla bien que le territoire de la commune fût en partie démembré lors de la création des nouveaux arrondissements parisiens en 1860. Mais récupéra en compensation une partie des villages de Montmartre et de La Chapelle. Une population pauvre que rejoignirent des chiffonniers qui installèrent leurs baraquements sur la plaine des Malassis, prémices des futures Puces de Saint-Ouen. Puis l’entre-deux-guerres vit s’y développer l’industrie, progressivement remplacée par des emplois tertiaires à la fin du XXe siècle.
Le marché aux puces.
Réputée dans le monde entier pour son marché aux puces, Saint-Ouen peut également faire valoir un patrimoine architectural en dépit des bombardements de la Seconde Guerre mondiale qui dévastèrent son territoire, avec notamment le musée d’histoire de la ville installé dans le château ou son église du XIIe siècle restaurée au XIXe siècle. Par ailleurs, les Audoniens profitent de très nombreux équipements publics avec un centre de culture scientifique, une salle de spectacles pluridisciplinaire, un conservatoire de musique, de danse et de théâtre ainsi qu’une école des Beaux-Arts qui s’ajoutent aux multiples installations sportives.
Une transformation urbaine.
Bien desservie par la route et par les transports en commun dont la future prolongation de la ligne 14 du métro à Paris, Saint-Ouen est une commune labellisée deux fleurs qui abrite de nombreux espaces verts dont le Grand Parc sur douze hectares. Et favorise son réaménagement urbain avec notamment la transformation des friches industrielles des bords de Seine pour y accueillir équipements publics, jardins et logements au cœur d’un écoquartier. Avec seulement 5% de maisons individuelles, la ville présente néanmoins une physionomie contrastée entre le Vieux Saint-Ouen et l’important parc locatif de logements sociaux.