Saint-Martin-de-Ré
Au VIIIe siècle, un village se forma près d’un monastère bénédictin fondé par Eudes, duc d’Aquitaine, des paysans qui subsistèrent de la vigne et des marais salants jusqu’à l’arrivée des Normands qui dévastèrent la région et l’édifice religieux. L’endroit fut quelque peu déserté jusqu’au XIIe siècle quand une abbaye cistercienne s’y établit, participant de son essor économique et démographique bien que l’île souffrit de sa situation géographique entre belligérants anglais et français.
La citadelle Vauban.
Au XVIe siècle, Saint-Martin se dota d’un port qui devint rapidement un grand centre de commerce. Mais au siècle suivant, devenue le repaire de Protestants protégés par les troupes anglaises du duc de Buckingham, l’île fut assiégée et saccagée par les soldats de Richelieu qui venaient de défaire La Rochelle. Vauban construisit alors des fortifications qui firent de Saint-Martin une redoutable citadelle. Qui fut par la suite transformée en pénitencier destiné aux prisonniers en partance vers les bagnes d’outre-mer.
Un exode inévitable.
Lourdement bombardée par la flotte anglaise à la fin du XVIIe siècle, Saint-Martin poursuivit néanmoins son essor tout au long du XVIIIe siècle, enrichissant armateurs et négociants tandis que la population, bien trop nombreuse pour les capacités agricoles de l’île, souffrait régulièrement de famine. Peu avant la Révolution, Saint-Martin comptait déjà 3000 habitants qui choisirent de plus en plus l’exode vers le continent pour échapper à la misère. D’autant qu’au XIXe siècle, les marais salants subissaient la concurrence des salines bretonnes et du Midi.
Une destination touristique prisée.
Les marais transformés en prairies, les vignes touchées par le phylloxéra et cédant la place au maraîchage et à la culture de l’orge, l’ostréiculture en berne, l’île de Ré se désertifia tout au long de la Belle Epoque. Il fallut attendre l’entre-deux-guerres mais surtout la fin de l’occupation allemande pour que Saint-Martin tire enfin profit de la vogue des bains de mer et des congés payés pour devenir une destination touristique prisée, modifiant son nom pour se distinguer des villes homonymes, finalement reliée au continent par un pont depuis 1988.
Capitale de l’île de Ré.
Ville industrieuse grâce à la pêche, à l’ostréiculture, au tourisme et à son bassin d’emplois tertiaire, Saint-Martin se montre attractive grâce à son patrimoine architectural avec la citadelle et les fortifications Vauban inscrites au patrimoine de l’Unesco ou son l’église du XVe siècle. Une commune bien dotée en équipements publics avec des établissements scolaires jusqu’au collège, le seul de l’île, un port de pêche et de plaisance au cœur du village, un centre aquatique et, bien sûr, le musée Ernest Cognacq.
Un immobilier très convoité.
Réputée pour son cadre de vie et ses plages, l’île de Ré en général et Saint-Martin en particulier abritent un immobilier extrêmement recherché depuis quelques décennies qui en fait un lieu unique mais un peu coûteux. Fière de ses rues médiévales, de ses hôtels particuliers et bâtiments remontant jusqu’au XVIe siècle, mais aussi de ses maisons typiques enduites de chaux aux contrevents colorés, Saint-Martin-de-Ré abrite un parc immobilier composé à 59% de résidences secondaires et à 74% de maisons individuelles.