Saint-Denis
...la tête sous le bras, jusqu’à un hameau nommé Catolacum sur la route de Pontoise. Il y fut enterré, et près de ce tombeau fut bâtie une chapelle à l’intention des pèlerins. Au Ve siècle, Sainte Geneviève, patronne de Paris, fit bâtir une église à l’emplacement du tombeau, autour de laquelle s’agrégea un village. Deux siècles plus tard, le roi Dagobert ayant choisi d’être enterré dans la basilique Saint-Denis et non plus à l’abbaye de Saint-Germain des Prés comme ses prédécesseurs, habitude fut prise au fil des siècles suivants d’y enterrer les rois de France, faisant de Saint-Denis une nécropole royale.
Une cité royale.
Devenue abbaye royale, ne dépendant plus de l’évêque de Paris, Saint-Denis profita de nombreuses franchises qui permirent à son commerce de prospérer, notamment grâce à sa foire du Lendit dès le XIe siècle. Une ville riche de son négoce mais aussi de ses textiles, soies, draps et teintureries, qui comptait près de dix mille habitants au XIVe siècle. Attaquée par les Bourguignons et les Armagnacs, par les Anglais, souffrant des guerres de Religion et de la Ligue, de la Fronde aussi, Saint-Denis déclina peu à peu jusqu’à la Révolution quand, devenue brièvement Franciade, elle fut dévastée, profanée et pillée par les révolutionnaires.
Une ville industrielle.
Il fallut attendre le XIXe siècle pour que la ville renoue avec la prospérité grâce à l’ouverture du canal Saint-Denis, à l’arrivée du chemin de fer, et à l’implantation de nombreuses usines. En 1860, alors que huit nouveaux arrondissements étaient créés à Paris suite à l’annexion des faubourgs situés entre l’enceinte de Thiers et celle des Fermiers généraux, Saint-Denis s’agrandit en phagocytant une partie de la commune de la Chapelle. Et profita des Trente Glorieuses avant que la désindustrialisation de la fin du XXe siècle n’en signe le déclin, quelque peu compensé par les chantiers de la Coupe du monde de 1998 et le projet urbain de la Plaine.
Une économie revitalisée.
Au XIXe siècle, Saint-Denis comptait près de dix mille habitants et de nombreuses manufactures de textiles, de toiles peintes, mais aussi des brasseries et tanneries, des moulins à farine. Et tirait encore profit de la foire du Lendit avant que l’industrie métallurgique et chimique ne s’implante aux dépens du commerce, de l’artisanat et de l’agriculture. Aujourd’hui, industries électriques, tôleries, machineries, imprimeries, sièges de banques et d’assurances, constituent le tissu économique de la ville, sans compter les studios de production audiovisuelle.
Un nouveau visage.
Entre patrimoine historique avec la basilique bien sûr, mais aussi le couvent des Ursulines du XVIIe siècle ou la maison de la Légion d’honneur, et 75 hectares d’espaces verts, Saint-Denis offre aujourd’hui un nouveau visage. Ville universitaire, desservie par deux autoroutes, trois gares, métro et tramway, siège d’un nouveau pôle de recherche et de formation, elle offre tous les équipements sportifs et culturels d’une grande ville sans compter la proximité immédiate de Paris.
Un habitat en pleine mutation.
Centre-ville réaménagé et piéton, quartiers aux identités hétérogènes, certains en pleine rénovation, Saint-Denis abrite un parc immobilier bigarré, composé à 9% de maisons individuelles, mêlant habitat ancien du centre historique, grands ensembles des années 1960 et 1970, et constructions modernes autour du Stade de France. Dont de nombreux secteurs bénéficient d’une rénovation urbaine et de réhabilitations.