Saint Cyprien
La construction d’un port.
Il fallut attendre la christianisation de ce territoire pour que hameaux et villages essaiment et on trouve les premières traces de Saint-Cyprien au tournant du millénaire sous la dénomination Villa Sallix qui indique l’ancienne présence d’un domaine agricole (villae rusticae). Dépendant du comté du Roussillon jusqu’au XIIe siècle, le bourg se développa autour de son église grâce à l’implantation d’un port, mais ne comptait que quelques centaines d’habitants au XIVe siècle tandis que les ordres religieux qui se multipliaient sur ce territoire, défrichaient et asséchaient les marais.
Un village rural.
Néanmoins, ce secteur resta longtemps peu occupé, troublé par les luttes armées notamment entre la France et le royaume d’Aragon, avant que le traité des Pyrénées rattache le Roussillon à la France au milieu du XVIIe siècle. Saint-Cyprien ne tira aucun profit de la révolution industrielle et demeura rural avec pêche et un peu de commerce. Pourtant, la cité qui comptait moins de 900 résidents, se dota d’écoles et d'une mairie, se partageant entre le vieux village et deux hameaux situés sur la côte, qui furent détruits au cours de la Seconde Guerre mondiale.
La Retirada.
Cependant, la guerre civile espagnole avait drainé des milliers de réfugiés qui fuyaient le régime franquiste et furent accueillis dans un camp proche de Saint-Cyprien, entre mer et marécages, rapidement transformé en centre d’internement par les Nazis. A la fin du conflit, un premier lotissement fut bâti pour reloger les pêcheurs puis ce fut le programme d’aménagement du littoral du Languedoc-Roussillon sur 240 km de côtes, le projet Racine, qui entraîna la construction de quelque 8000 logements en une décennie pour accueillir les rapatriés d’Algérie et surtout en faire une destination touristique qui ferait pendant à la Côte d’Azur.
Une ville de nature.
Fière de son musée au cœur du village historique, de la chapelle Saint-Etienne de Villerase ou de son église du XVIIIe siècle, Saint-Cyprien dispose d’un vaste parc entre centre-ville et plage avec sentiers de promenade, zone ornithologique et terrain de pique-nique, mais aussi d’un jardin des plantes situé dans le parc d’un ancien château. Par ailleurs, les Cypriannais tirent parti d’établissements scolaires jusqu’au collège (public et privé), d’une médiathèque, d’une école municipale de musique, d’un important espace nautique (Aquasud) et de multiples équipements sportifs dont deux parcours de golf de 18 et 9 trous.
Une population multipliée par sept en été.
À 20 minutes de l’Espagne et à seulement 15 kilomètres de Perpignan, Saint-Cyprien est devenue aujourd’hui, à l’instar de l’ensemble de ce rivage, un lieu de villégiature prisé par les familles auxquelles elle offre d’innombrables infrastructures. Troisième port de plaisance de France, dotée de six km de plage de sable, labellisée deux fleurs et pavillon bleu, la commune multiplie par sept le nombre de ses habitants en période estivale. Et abrite sans surprise un parc immobilier composé à 68% de résidences secondaires et de 49% de maisons individuelles.
