Pont-Saint-Esprit

Un pont sur le Rhône.

Grand fondateur de villes nouvelles et bâtisseur infatigable, Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse et frère de Louis IX, eut l'idée d'édifier un pont sur le Rhône, reliant ainsi Languedoc et Provence. Il le fit construire non loin d’un prieuré bénédictin autour duquel s’était formé un hameau au XII^e siècle, Saint-Saturnin-du-Port, sur les vestiges d’habitations de pêcheurs installés plusieurs siècles avant notre ère.

Un octroi qui vaut pactole.

Il fallut près de trente ans aux frères hospitaliers pontifes pour bâtir cet ouvrage d’art de 1000 mètres de long et de 5 mètres de large, doté de 22 arches en plein cintre (afin de faciliter la circulation des bateaux, deux furent supprimées au XIX^e siècle et remplacées par une arche en fonte de fer). Les entrées de l'ouvrage d'art étaient fermées par une porte et un octroi exigé pour toute marchandise introduite dans la cité, assurant dès lors la richesse du lieu qui se rebaptisa Pont-Saint-Esprit. Une petite fortune qui entraîna des conflits sans fin entre l’ordre religieux et le roi Philippe IV, chacun réclamant sa part du butin.

Des constructions défensives.

Au XIV^e siècle, alors que le bourg abritait déjà une centaine de foyers, un chiffre considérable à cette période, une tour défensive fut élevée à l’une des extrémités du pont. Par la suite, elle fut reliée à une citadelle pour défendre l’accès au Rhône et faire face aux luttes de pouvoir entre Anglo-Gascons et couronne de France mais aussi aux bandes de mercenaires qui pillaient le pays et aux jacqueries des Tuchins, paysans écrasés par l’impôt royal.

Enfin, la reprise de la croissance.

Puis ce furent les exactions des guerres de Religion, la région se montrant largement protestante. Pont-Saint-Esprit fut pillée et dévastée à plusieurs reprises au XVI^e siècle tandis que la citadelle, amorcée sous Henri IV, fut achevée sous Louis XIII. Néanmoins, commerces de céréales, d’huile, de fruits, de soie et de vin, sans compter l’octroi et les activités d'hôtellerie, reprirent et la ville put enfin profiter sereinement de son essor jusqu’à l’époque contemporaine. Au milieu du XIX^e siècle, commune agricole et manufacturière, Pont-Saint-Esprit comportait près de 6000 habitants.

Une ville qui se visite.

Pont-Saint-Esprit mérite une visite touristique, ne serait-ce que pour le musée d’art sacré situé dans un bâtiment du XII^e siècle, la Maison des chevaliers et son important patrimoine religieux avec prieuré, collégiale, églises et chapelles, et bien sûr la citadelle ainsi que le plus vieux des ponts jetés sur le Rhône. Par ailleurs, les Spiripontains bénéficient de multiples infrastructures dont des établissements scolaires jusqu’au collège (public et privé), un cinéma et une bibliothèque sans omettre les nombreuses installations sportives.

D’une rive à l’autre.

Au carrefour de trois régions et de quatre départements, au confluent de l’Ardèche et du Rhône, sur la rive droite du fleuve, Pont-Saint-Esprit reste une localité chargée d’histoire avec ses bâtiments médiévaux et ses ruelles en son centre piétonnier. Dans un environnement privilégié à quelques encablures du pont du Gard et des gorges de l’Ardèche, à proximité des vestiges romains des agglomérations voisines de Nîmes, Orange et Alès, Pont-Saint-Esprit abrite un parc immobilier composé à près de 59% de maisons individuelles où des demeures du XVI^e jusqu’au XIX^e siècles côtoient des habitations récentes.