Neuilly-Saint-Front
Le religieux aurait dit une messe sur un rocher de grès, témoin d’un miracle quand une colombe lui apporta une fiole de vin nécessaire à sa célébration. Un événement mythologique marqué par une chapelle autour de laquelle se serait formé le hameau de Nogeliacum sancti Frontonis. Pourtant la région fut sans nul doute peuplée de Gaulois bien avant notre ère, colonisée par les Romains qui y fondèrent plusieurs villes dont Augusta Suessionum, prémices de l’actuelle Soissons, qui devint capitale des Francs sous l’égide de Clovis.
Le miracle de Saint Front.
Au VIIIe siècle, possession de Carloman, frère de Charlemagne, le territoire de Neuilly-en-Orxois fut cédé au chapitre de Saint-Rémi de Reims, avant de revenir, quatre siècles plus tard, au comté de Champagne. Des comtes qui y firent construire un château fort alors que la région avait été divisée en fiefs lors de l’instauration du système féodal. Au XIVe siècle, grâce aux subsides de Jeanne d’Evreux, épouse de Charles le Bel, une chapelle y fut bâtie, dépositaire des reliques du miracle de Saint Front, initiant ainsi le culte du saint homme et entraînant le changement de nom du bourg.
Foire franche et franc alleu.
Mais luttes entre Armagnacs et Bourguignons et guerre de Cent Ans allaient conduire au saccage du château, ce qui n’empêcha pas le bourg de prospérer d’autant que la ville voisine, Ouchy, ayant été rasée par les Anglais, ses habitants s’y réfugièrent. Au XVIe siècle, en remerciement de la résistance des Frontonnais au siège de Charles Quint, François Ier accorda au village une foire franche de 8 jours et le franc alleu, l’exemption de taxes, participant ainsi de l’essor du bourg.
Annexée au duché de Valois.
Dotée de trois paroisses, Saint-Rémi-du-Mont, La Fontaine, Le Château, Neuilly-Saint-Front dépendait du chevalier Claude Pinart, secrétaire d’un favori d’Henri II. Mais suite à sa disgrâce, celui-ci dut vendre la châtellenie et ses terres à Gaspar de Schomberg, comte de Nanteuil, avant qu’elles ne reviennent à la fin du XVIIe siècle à François de la Roche-Foucault et ne soient annexées au duché de Valois. A la Révolution, la paroisse de Saint-Rémi fut réunie à celle de Neuilly-Saint-Front, tandis que la chapelle de Jeanne d’Evreux était réduite en cendres par les Sans-Culottes.
A l’écart de la révolution industrielle.
En 1814, Neuilly-Saint-Front qui ne comptait alors que 2000 habitants, fut le théâtre d’une importante bataille contre les coalisés mais demeura un bourg rural sans histoires, s’urbanisant peu à peu au tournant du siècle, échappant à la révolution industrielle. Aujourd’hui, desservie par le train, à 20 km de Château-Thierry et à 30 km de Soissons, la cité picarde abrite le siège de la communauté de communes de l’Ourcq et du Clignon, quelques exploitations agricoles mais aussi un réseau de PME-PMI aux activités diversifiées.
Au cœur de la Champagne.
A 70 km de Paris et à trois quarts d’heure de Reims, Neuilly-Saint-Front a conservé le patrimoine témoin de son histoire avec l’hôtel-Dieu du XIVe siècle, ruelles et passages étroits de la vieille ville, les fontaines aussi, l’église Saint-Rémi Saint-Front réunion de deux chapelles classées aux Monuments Historiques, le grès de Saint-Front. Fière de sa foire aux pommes, la commune abrite un parc immobilier composé à 82% de maisons individuelles où se côtoient belles demeures anciennes et constructions récentes dans cette vallée d’Ourcq propice aux randonnées.