Morteau
Mais n’apparut qu’à la fin du premier millénaire quand des religieux de l’ordre de Cluny y établirent un monastère et une église. Autour desquels s’agrégèrent bientôt quelques maisons formant plusieurs hameaux dans la vallée dont le plus important était appelé Grand-Ville ou Morteau. Une bourgade qui se développa rapidement, d’autant qu’elle bénéficiait d’une charte de franchises.
Des Mortuaciens révoltés.
Ce qui n’empêcha pas les Mortuaciens de se révolter contre le pouvoir des moines et des seigneurs de Montfaucon, de Montbéliard ou de Neuchâtel qui en revendiquaient la propriété. D’autant que les fiefs de chacun n’étaient pas forcément délimité, le val de Morteau se trouvant aux marches de plusieurs souverainetés. A la fin du XIVe siècle, ils en appelèrent à la protection de Philippe II de Bourgogne dit Le Hardi qui leur assura dès lors le statut de ville franche. Une prospérité bientôt mise à mal par l’invasion des troupes de Henri IV, plaçant le Val de Morteau au centre des luttes entre Bourgogne, Suisse protestante et duché de Saxe-Weimar.
Des siècles de luttes.
Tour à tour assiégée par les Français, les Lorrains, les Suédois, pillée par Bernard de Saxe-Weimar sur ordre de Richelieu, Morteau sortit exsangue de la guerre de Dix Ans. Détruite par un incendie accidentel en 1702, la ville subit à nouveau l’attaque des troupes de Louis XIV qui prétendait à la Franche-Comté et qui l’obtint après le traité de Nimègue qui força l’Espagne à lui céder la province. Après des siècles de luttes pour leur liberté, les Mortuaciens accueillirent la Révolution avec soulagement. Puis, après avoir connu l’occupation autrichienne en 1814, la commune renoua avec la croissance grâce à sa production fromagère puis à l’industrie horlogère.
Réputée pour une charcuterie unique.
A nouveau victime d’un incendie en 1865, enfin désenclavée par la route puis par le chemin de fer, Morteau comptait alors 2000 habitants, et abritait des manufactures de spécialités laitières et charcutières, notamment une saucisse fumée avec les bois des massifs jurassiens. Aujourd’hui, la commune a maintenu son économie agroalimentaire mais recèle également de nombreuses entreprises innovantes, dans la mécanique de précision ou la plasturgie. Une ville frontalière et touristique, industrieuse, qui a su conserver une dizaine d’exploitations agricoles.
Capitale du val de Morteau.
Morteau a également préservé son patrimoine avec, notamment, le musée de l’horlogerie dans le château Pertusier du XVIe siècle classé aux Monuments Historiques à l’instar de l’hôtel de ville ou encore l’église Notre-Dame de l’Assomption du XVe siècle. Et met à la disposition des Mortuaciens des établissements scolaires jusqu’au lycée, deux cinémas, une médiathèque, sans compter les installations sportives avec un vaste complexe de loisirs et un centre aquatique.
Une commune résolument attractive.
A 10 km de la frontière suisse, à 60 km de Besançon, Morteau présente un environnement propice aux randonnées pédestres, à VTT ou à cheval, à la pratique du canoë-kayak et de la pêche, sans compter qu’elle se situe à quelques encablures de plusieurs petites stations de sports d’hiver dans le Val de Morteau. Dotée d’un parc immobilier composé à 32% de maisons individuelles, la commune se montre attractive aux travailleurs frontaliers qui se rendent en Suisse.
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