Martel
Contrairement à ce que pourrait laisser entendre son nom, Martel ne fut pas une création du grand-père de Charlemagne mais s’était formée sur l’une des voies romaines qui reliaient le Sud-Ouest à Paris. Un petit village serré autour de son église Sainte-Madeleine qui dut son essor à sa situation géographique, sur la route de Souillac, facilitant dès lors son commerce. Puis l’époque des grands pèlerinages draina une nouvelle population, notamment autour de Rocamadour située à une vingtaine de kilomètres tandis que de nombreux ordres religieux s’y implantaient au XIIe siècle.
Une capitale régionale.
Martel se développa au point de construire une deuxième église, dédiée à Saint-Maur, puis abrita un important marché au sel. Période au cours de laquelle le village se protégea derrière des murailles, accueillant les belles maisons bourgeoises des commerçants et artisans locaux. Dépendante de la vicomté de Turenne, la ville n’en bénéficiait pas moins d’une large autonomie de gestion et devint rapidement une capitale régionale du Quercy. Qui entra dans l’Histoire quand le fils aîné de Henri II d’Angleterre, en perpétuel conflit avec son père et ses frères qui écumaient la région, y mourut de la dysenterie, marquant ainsi une pause à la rébellion aquitaine.
Un grand marché aux truffes.
Dotée d’une deuxième enceinte au XIVe siècle pour protéger les faubourgs qui s’étaient développés en périphérie du centre historique, Martel n’en revint pas moins aux Anglais, sans coup férir, suite au traité de Brétigny, avant que Du Guesclin ne la délivre de cette occupation étrangère. Mais la Renaissance entraîna le déclin du lieu suite à la construction de la route royale de Toulouse à Paris qui évitait le bourg au profit de Souillac. Il fallut attendre le XVIIIe siècle, alors que la vicomté de Turenne revenait au domaine royal, et le désenclavement du village pour qu’il recouvre une certaine prospérité qui se confirma au XIXe siècle avec notamment un célèbre marché de la truffe.
Une destination de villégiature.
Ignorée de la révolution industrielle, Martel souffrit de l’exode rural de l’entre-deux-guerres avant de renouer avec la croissance grâce à l’essor du tourisme. Aujourd’hui, membre de la communauté de communes du Pays Martelais, la cité lotoise reste une destination de villégiature, réputée pour son hôtellerie et ses résidences secondaires, attractive pour ses commerces et son artisanat, ses produits du terroir même si elle abrite une industrie destinée aux produits de luxe.
La ville aux sept tours.
A une heure de Cahors et à 30 minutes de Brive-la-Gaillarde, Martel a su préserver son patrimoine historique avec, notamment, le palais de la Raymondie qui abrite aujourd’hui le musée d’Uxellodunum, l’hôtel Fabri du XIIe siècle, l’église fortifiée de Saint-Maur, une halle du XVIIIe siècle, l’hôtel et la tour de Mirandol du XVe siècle ou encore les vestiges des remparts. Et met à la disposition des Martelais des établissements scolaires jusqu’au collège, une médiathèque, un centre équestre, des complexes sportifs ainsi qu’une école de musique associative. Composé à 25% de résidences secondaires et à 88% de maisons individuelles, son parc immobilier se montre hétérogène avec des maisons médiévales à pans de bois, des hôtels particuliers, mais aussi un habitat de caractère très prisé.