Longwy

Le site de Longwy fut habité très tôt, notamment par les Romains qui y construisirent un castrum. Puis, tout au long des invasions barbares, il connut de nombreuses luttes de pouvoir et de territoires. Il fallut alors attendre le XIII^e siècle pour que le domaine s’étende et connaisse un réel essor économique et démographique grâce à une charte d’affranchissement qui conférait les compétences aux villageois.

Une ville rasée puis reconstruite.

Au XV^e siècle, le fief dépendait du duché de Lorraine qui y avait fait bâtir un puissant château fortifié. Ce qui ne l’empêcha pas de subir les assauts des Français, surtout pendant la guerre de Trente Ans, pour enfin revenir à la couronne suite au traité de Nimègue en 1678. Louis XIV, conscient de l’importance géostratégique du lieu par sa proximité luxembourgeoise, fit raser le château et le bourg puis fit construire une ville neuve et des fortifications par Vauban qui apportèrent à la cité mosellane son aspect actuel. Le roi Soleil, soucieux d’assurer la prospérité de cette ville nouvelle et d’y attirer des habitants, accorda privilèges et prérogatives par lettres-patentes dès 1685 pour en faire un bailliage qui incluait de nombreuses paroisses alentour.

Une manufacture faïencière réputée.

Pourtant, la succession de Charles II, roi d’Espagne, aux premières heures du XVIII^e siècle, apporta misère et désolation dans ces territoires en proie aux luttes entre troupes autrichiennes, françaises, anglaises et bataves, finalement pacifiés en 1713 par la paix d’Utrecht. A la Révolution, alors que la commune comptait moins de 3000 âmes, Longwy perdit son statut et ne fut plus qu’un chef-lieu de district, avant de souffrir de l’invasion de la coalition monarchique qui dévasta la région. Pourtant, la cité sut se développer, notamment grâce à la manufacture faïencière au début du XIX^e siècle puis, un peu plus tard, avec l’industrie sidérurgique qui assura sa croissance.

Une station thermale morte-née.

A cours de la Grande guerre, Longwy endura de lourds bombardements avant de connaître une trop longue occupation. Un conflit qui mit à mal les prémices de la ville d’eau qu’aurait pu être la cité mosellane, station thermale en devenir dès le début du XX^e siècle, morte-née en raison du déclenchement du conflit européen. La Seconde Guerre mondiale ne fut pas davantage clémente pour ces territoires dont les capacités industrielles perdurèrent cependant jusqu’au dernier quart du XX^e siècle, subissant un effondrement économique qui allait conduire au déclin des lieux.

Longwy, patrimoine mondial de l’Humanité.

Grâce à sa riche histoire, depuis l’oppidum celtique du Titelberg aux anciennes installations sidérurgiques en passant par la ligne Maginot, Longwy fait valoir son patrimoine au nombre duquel on compte, entre autres, l’église Saint-Dagobert du XVII^e siècle, l’enceinte fortifiée de Vauban classée aux Monuments Historiques, les vestiges du vieux château sans oublier bien sûr le musée des émaux et faïences qui présente les plus belles créations longoviciennes et un savoir-faire unique qui remonte au XVIII^e siècle. Autant d’aspects culturels et historiques qui font de Longwy, depuis 2008, une part du patrimoine mondial de l’Humanité inscrit à l’Unesco.

La réhabilitation des sites industriels.

Suite à la désindustrialisation, devenue malgré elle une ville résidentielle, Longwy renaît aujourd’hui, profitant de sa situation géographique exceptionnelle au cœur de l’Europe, entre France, Belgique et Luxembourg. Ancien bassin sidérurgique, Longwy est en passe de devenir une destination de tourisme attractive tandis que ses habitants tirent parti de la proche frontière luxembourgeoise pour y travailler. À une trentaine de kilomètres de Thionville, la commune mosellane présente un parc immobilier composé à 36% de maisons individuelles et bénéficie depuis plusieurs années de projets de réhabilitation des sites industriels pour opérer un développement urbain de qualité.