L'Île Rousse
Une colonie génoise.
L’endroit, parfaitement situé pour y établir un commerce florissant, attira les Phocéens qui en expulsèrent les Phéniciens. Qui furent à leur tour chassés par Rome, avide de contrôler l’ensemble des côtes méditerranéennes. Mais la chute de l’Empire entraîna la disparition de ce comptoir commercial, un anéantissement bientôt suivi par les invasions barbaresques qui dévastèrent régulièrement ce littoral corse. Pourtant, les petits hameaux côtiers survécurent tant bien que mal au fil des siècles. Jusqu’à ce que les Génois s’en emparent au XIIIe siècle et défendent ce territoire insulaire bec et ongle contre les Aragonais ou les Français.
La cité paoline.
Cette colonisation génoise fut difficile à tenir face au désir d’indépendance des îliens d’une part et des volontés expansionnistes des grands États européens d’autre part. Il fallut attendre le XVIIIe siècle pour que les Corses reconquièrent un semblant de liberté avec Théodore de Neuhoff, étrangement élu roi de l’île. Finalement, la France intervint sous couvert d’une demande expresse de Gênes, une interposition qui provoqua le soulèvement des insulaires avec, à leur tête, Pascal Paoli. Qui décida de créer une enceinte fortifiée pour protéger le port du Scalu, ce qui conduisit à la création de L’Île Rousse, pour défier le pouvoir de la république italienne. Une localité qui tient son appellation de l’île de la Pietra (au granit rose) aujourd’hui devenue presqu’île, bâtie à l’image des bastides selon un plan rectiligne, une ville nouvelle qui prolongeait l’ancien village de pêcheurs installés là depuis toujours.
Le 3e port de Corse.
À une vingtaine de kilomètres de L’Île Rousse, Calvi devint la capitale de la Corse, ce qui provoqua un réel essor de la région. En définitive, avec la signature du traité de Versailles, l’île de Beauté revint à la France en 1768. Tout au long de ces siècles de luttes, L’Île Rousse fut au cœur de la révolte des autochtones contre Gênes mais ce ne fut qu'au début du XIXe siècle qu’elle devint une commune à part entière. La suite appartient à l’Histoire. Puis ce fut la manne du tourisme qui permit à la bourgade de recouvrer une nouvelle prospérité qui en fait aujourd'hui le troisième port de l'île par l’importance de son trafic.
Au-delà des plaisirs balnéaires.
La tour génoise et le phare sur l’île de la Pietra, le môle et le quai d’Orléans, la tour du Scalu du XVIIe siècle, la place du Canon, autant d’endroits archétypiques de l’histoire de L’Île Rousse qui méritent une visite au-delà des plaisirs de bord de mer. De surcroît, les Îles-Roussiens bénéficient de très nombreuses infrastructures avec, entre autres, des établissements scolaires jusqu’au lycée et des équipements sportifs avec stades, gymnases, activités nautiques, sports mécaniques, salle de danse, sans compter le port de plaisance actuellement en cours de réaménagement pour accroître ses capacités d’accueil.
Une ville qui se rénove.
Depuis plusieurs années, L’Île Rousse ne ménage pas ses efforts pour valoriser son patrimoine, en réhabilitant notamment la place Paoli et en rénovant les rues de son cœur historique ou encore l’église de l’Immaculée Conception. Une destination éminemment prisée des estivants, mais pas seulement car il y règne une douceur de vivre rare. Cependant, sans surprise, son parc immobilier se compose à 46,7% de résidences secondaires et à 9,4% de maisons individuelles où se côtoient l’habitat de la cité ancienne et les constructions récentes.
