Etrechy
Mais ce ne fut qu’au tournant du millénaire qu’apparut le village, Stripiniacum, expliquant dès lors le gentilé strépiniacois pour ses habitants. Comme souvent, ce fut la construction d’un monastère, bénédictin en l’occurrence, qui assura l’essor du bourg, essentiellement tourné vers les cultures vivrières et viticoles. Une vie tranquille qui fut mise à mal à partir du XIVe siècle par une série continue de ravages : la guerre de Cent ans, les luttes entre Armagnacs et Bourguignons, les pillages de routiers, obligeant la ville à se ceindre de remparts. Mais les malheurs allaient à nouveau s’abattre sur elle avec les guerres de Religion et la Fronde des Princes qui laissèrent la région exsangue. Paradoxalement, il fallut la Révolution pour que le calme revînt dans cette humble bourgade de sept cents âmes.
Une ville de la grande couronne.
Quand la révolution industrielle fit son entrée à Etréchy, au milieu du XIXe siècle, le village n’avait guère changé depuis des siècles, partagé entre agriculture, vigne, élevage, artisanat et, accessoirement, l’extraction du grès. Mais le chemin de fer, s’il améliora le commerce, conduisit de nombreux vignerons et ouvriers agricoles, durement touchés par le phylloxéra, à chercher du travail à la capitale. Inversement, de plus en plus de Parisiens vinrent s’établir à Etréchy, faisant du village une petite ville de la grande couronne parisienne, où la construction de logements ne cessa de croître tout au long du XXe siècle.
Une urbanisation clairsemée.
Pourtant, Etréchy ne se transforma pas en ville-dortoir pour travailleurs parisiens en mal de logements bon marché, maîtrisant son urbanisme, favorisant son commerce et son artisanat pour une vie économique locale durable. Proche de la campagne et de la forêt, avec un espace urbain construit inférieur à 20%, Etréchy bénéficie d’une bonne desserte des transports en commun et d’un réseau routier dense. Et s’il fait bon vivre au quotidien à Etréchy, on y profite aussi d’un patrimoine architectural remarquable, avec l’église Saint-Etienne du XIIIe siècle, bien sûr, mais aussi plusieurs fermes des XIVe et XVe siècles ou encore le moulin de Pierre Brou.
Une ville à la campagne.
Soucieuse de son environnement, respectueuse de son histoire, Etréchy a réhabilité une partie de son patrimoine immobilier mais aussi viticole en devenant propriétaire de la dernière vigne de la commune. Mais en appartenant à la communauté de commune entre Juine et Renarde, Etréchy se soucie également de son développement économique en favorisant l’implantation d’entreprises sur son territoire. A quarante kilomètres de Paris, avec 78% de maisons individuelles, Etréchy réalise l’aphorisme d’Alphonse Allais qui suggérait d’établir les villes à la campagne.