Epinay-sur-Seine
Quelques siècles plus tard, possession de la maison de Montmorency, le petit village subsistait d’agriculture vivrière, de céréales et de vignobles, rassemblé autour de son église paroissiale. Situé le long de la route de Pontoise vers Rouen, il devint un lieu d’étape avec auberges, relais de chevaux et les petits métiers afférents. Au XVIIe siècle, possession de la famille de Condé, Epinay souffrit des troubles de la Fronde entre le Grand Condé et Turenne.
Bourg agricole jusqu’au XVIIIe siècle, Epinay vit alors aristocrates, bourgeois et artistes parisiens y construire des maisons de plaisance, parmi lesquels Louise Tardieu-Desclavelles qui y recevait le monde cultivé du siècle des Lumières, dont son protégé Jean-Jacques Rousseau. Il fallut attendre la révolution industrielle pour que manufactures et usines s’y implantent, notamment des blanchisseries, un essor économique soutenu par le chemin de fer, induisant la création de nouveaux quartiers pavillonnaires. Tandis que son territoire se voyait amputé du hameau d’Enghien devenu commune autonome, puis du domaine de la Briche qui fut cédé à Saint-Denis. Puis ce fut l’important développement de l’habitat collectif d’après-guerre qui effaça tout aspect rural de la commune.
La cité du cinéma.
Au XIXe siècle, on fabriquait à Epinay textile et calicots, la vigne étant peu à peu remplacée par le maraîchage et les vergers. Industrialisée au XXe siècle, elle abritait dans l’entre-deux-guerres deux grandes entreprises, poumons économiques de la cité, les studios Eclair qui feront d’Epinay la ville du cinéma, et une verrerie. Aujourd’hui, zone franche urbaine, ville résidentielle pour l’essentiel, elle n’en abrite pas moins de sept cents entreprises, notamment dans le cinéma, le textile, la chimie, l’ingénierie, l’agroalimentaire, une économie soutenue par la communauté d’agglomération de la Plaine Commune avec sept autres villes.
Une ville de culture.
A 12 km de Paris, desservie par l’autoroute, le train et le RER, Epinay a su conserver quelques vestiges de son histoire avec, entre autres, l’ancien château d’Epinay devenu hôtel de ville du XVIIIe siècle, l’église Saint-Médard du début du XVIIIe siècle, l’église des Missions ancien pavillon de l’exposition coloniale de 1931 démonté et remonté sur place. Par ailleurs, les Spinassiens bénéficient de nombreux équipements culturels avec le pôle musical d’Orgemont, un conservatoire de musique et de danse, une salle de spectacles et un cinéma, sans compter les multiples installations sportives et les 33 hectares de parcs et jardins.
Une profonde mutation urbaine.
Bientôt reliée au tramway T8 et à la Tangentielle Nord vers Le Bourget, à 10 mn de la gare du Nord, Epinay connaît depuis quelques années une profonde rénovation urbaine avec démolitions et reconstructions, le réaménagement du centre-ville et la réhabilitation de plusieurs quartiers, l’aménagement des berges de la Seine. Et abrite un parc immobilier composé à 16% de maisons individuelles où se côtoient grands ensembles et cités-jardins, quartiers résidentiels ou pavillonnaires.