Douai
Mais ce n’est que deux siècles plus tard que le village connut sa première croissance économique et démographique quand le comte de Flandre y construisit une résidence, un donjon plus précisément. Par ailleurs, des remparts le protégèrent des invasions normandes de la fin du millénaire, puis des Français, des comtes de Bourgogne et de Vermandois. Ville franche dès le XIIIe siècle, commerçant son textile jusqu’en Grande-Bretagne, Douai revint à Charles Quint et souffrit des exactions protestantes au XVIe siècle.
Une place forte.
Rattachée de force par Louis XIV à la couronne de France au siècle suivant, Douai constitua une porte d’entrée du royaume et se vit dotée de fortifications, d’un arsenal, d’une garnison. Au début du XVIIIe siècle, le parlement de Flandre s’y établit, favorisant l’installation des familles de députés qui y bâtirent hôtels particuliers et belles demeures. A la Révolution, les nombreux monastères furent fermés, tout comme l’université, et les moines expulsés. Douai devint alors le chef-lieu du département du Nord créé en 1790. Détruite par la Grande Guerre, la cité minière se reconstruisit et s’étendit au-delà de ses faubourgs pour accueillir la main-d’œuvre immigrante. Mais la crise économique de l’entre-deux-guerres puis les destructions de la Seconde Guerre mondiale entraînèrent son déclin.
Ville administrative et intellectuelle.
Depuis le Moyen Age, Douai était réputée pour ses draperies, puis pour le commerce de céréales, et percevait des taxes fluviales sur les marchandises en transit. Au XIXe siècle, cité administrative, judiciaire et intellectuelle puissante, la cité du nord comptait près de dix-huit mille habitants et sut tirer profit de la révolution industrielle grâce à sa situation de carrefour et à l’exploitation du charbon. Après la désindustrialisation de la fin du XXe siècle, Douai conserva des entreprises métallurgiques, automobiles, ferroviaires, agroalimentaires, notamment, mais devint de plus en plus tertiaire.
Une situation géographique privilégiée.
Depuis plusieurs décennies, Douai rénove son patrimoine, transformant les friches industrielles en espaces verts et résidentiels, parfois en centres de production tertiaire. Au cœur de l’Europe, la cité nordique joue de tous ses atouts, proches de grandes métropoles, profitant de nombreuses dessertes routières, ferroviaires, aériennes et même fluviales grâce à son port à la jonction de deux canaux importants. Une ville qui a recouvré ses prérogatives universitaires dès 1996, puis judiciaire trois ans plus tard, offrant aux Douaisiens de multiples équipements publics.
Une architecture diversifiée.
Douai abrite un parc immobilier composé à 51% de maisons individuelles, étonnant mélange d’architectures flamande et françaises, d’époques différentes, de la maison à pans de bois jusqu’aux hôtels particuliers du XVIIe siècle, mais aussi de quartiers anciennement miniers ou bourgeois, des constructions d’après-guerre, le centre-ville et les berges de la Scarpe bénéficiant de la restauration de centaines de façades témoins de sa longue histoire.