Deuil-la-Barre
...Dioilum, un domaine agricole gallo-romain, et de son enterrement dans une petite chapelle, attirant dès lors de nombreux pèlerins. Mais la ville n’apparut dans l’Histoire qu’au IXe siècle, possession de l’abbaye de Saint-Denis qu’elle fournissait en vin grâce à ses nombreuses vignes. Au XIe siècle, Deuil, devenue paroisse, appartenait à la maison de Montmorency, et son église fut cédée aux moines de l’abbaye de Saint-Lorent de Saumur qui en firent un prieuré.
Une ville de culture.
Implantés près du lac de Montmorency, aujourd’hui lac d’Enghien, groupés autour de l’église paroissiale, quelques hameaux subsistaient alors d’agriculture mais surtout de la vigne. Au XIIe siècle, l’endroit devint un relais, une étape avec auberges, notamment La Barre située sur la route de Pontoise. Mais le Moyen Age n’épargna pas la ville avec son lot de sièges et de pillages tandis que le XVIe siècle voyait se multiplier les châteaux dont celui de la Chevrette, propriété de madame d’Epinay qui en fit un salon très couru par les philosophes et intellectuels du moment, mais aussi les maisons de plaisance de l’aristocratie locale, bien rejointes par celles des bourgeois aux siècles suivants.
Agricole puis résidentielle.
Devenue commune à la Révolution, Deuil perdit au XIXe siècle une partie de son territoire quand la commune d’Enghien-les-Bains fut créée, désireuse de profiter de ses sources, puis la ville d’Ormesson. Urbanisée et modernisée, elle accueillit de nouveaux habitants à la faveur de l’arrivée du chemin de fer, mais ne profita pas vraiment de la révolution industrielle et resta agricole jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Son vieux bourg détruit par la chute d’un V2 à la fin de la guerre, la commune connut les grands ensembles de l’après-guerre, devint de plus en plus résidentielle et changea de nom pour Deuil-la-Barre en 1852.
Une économie tertiaire.
Au début du XIXe siècle, Deuil comptait mille deux cents habitants en y ajoutant les hameaux de La Barre et d’Ormesson, et vivait essentiellement de la vigne jusqu’à ce que l’épidémie de phylloxéra en signe la fin, les arbres fruitiers prenant alors le relais. Aujourd’hui, soutenue par la communauté d’agglomération de la Vallée de Montmorency rassemblant sept autres communes, l’économie deuilloise reste tertiaire pour l’essentiel, dotée d’une petite zone d’activités et de l’implantation d’une compagnie républicaine de sécurité.
Un parc immobilier hétérogène.
A une quinzaine de kilomètres de Paris, bien desservie par le train, proche de la forêt de Montmorency, Deuil a conservé quelques vestiges de son histoire avec, notamment, l’église Notre-Dame du XIIIe siècle ou l’ancienne conciergerie du château de la Chevrette qui abrite aujourd’hui le musée Michel Bourlet. Entre Seine-Saint-Denis et Val-d’Oise, abritant un parc immobilier composé à 42% de maisons individuelles, Deuil-la-Barre mêle quartiers pavillonnaires et grands ensembles rénovés ou réhabilités.
