Cambrai
...qui profitèrent de ses atouts miliaires et géographiques pour s’y installer, mais aussi de sa christianisation précoce, abritant un évêché dès le VIe siècle. Située à la frontière du Saint Empire romain germanique, la ville subit les conquêtes normandes et hongroises, souffrant des luttes intestines entre pouvoirs religieux et seigneurial jusqu’à ce que l’évêque cumule les deux mandats, faisant du Cambrésis un état libre rattaché au Saint-Empire.
Une ville libre.
Convoitée par ses puissants voisins, comtes de Flandre et de Hainaut mais aussi royaume de France, Cambrai connut une forte croissance grâce au textile et au commerce, devenant un grand centre culturel et artistique réputé dans toute l’Europe, mais aussi politique comme le démontrèrent au XVIe siècle la ligue de Cambrai ou les traités du Cateau-Cambrésis. Urbanisée sous Charles Quint, rattachée à la France au XVIIe siècle, elle vit ses fortifications renforcées par Vauban, son architecture francisée avec hôtels particuliers et belles demeures bourgeoises. Touchée par la Révolution, occupée par les Prussiens en 1870, Cambrai se débarrassa de ses remparts et se modernisa. Dévastée par la Première Guerre mondiale, lourdement bombardée au cours de la Seconde, Cambrai dut se reconstruire, se développant en périphérie avec la construction d’un nouvel habitat, souvent constitué de zones pavillonnaires.
Une cité administrative.
Au milieu du XIXe siècle, Cambrai était une ville riche et bourgeoise, fière de sa bibliothèque publique et de ses quelque trente mille ouvrages, mais aussi de ses filatures et de ses manufactures textiles. Commerçante également avec blé, huile, savon, sel et, bien sûr la batiste de Cambrai. Si, au siècle dernier, la cité nordique restait agricole pour l’essentiel, ne profitant guère de la révolution industrielle, elle abrite aujourd’hui un bassin d’emplois axé sur le tertiaire grâce à son université et à son administration préfectorale, conservant une démographie stable depuis une dizaine d’années.
Un patrimoine historique.
Ville d’Art et d’Histoire, Cambrai s’enorgueillit de son patrimoine avec sa cathédrale, ancienne abbaye du XIe siècle reconstruite au XVIIe siècle, la chapelle des Jésuites, l’église Saint-Géry, les vestiges de la citadelle de Charles Quint et des fortifications, le beffroi, l’hôtel de ville du Second Empire, le château de Selles, notamment. Mais les Cambrésiens profitent également d’un pôle universitaire, d’une école supérieure d’art, d’un centre hospitalier réputé, d’équipements sportifs avec stade nautique et d’athlétisme, de plus de vingt hectares d’espaces verts avec parcs et jardins.
Une architecture diversifiée.
En dépit des nombreuses destructions des deux dernières guerres qui induisirent une forte reconstruction dans les années 1960, Cambrai a su conserver un remarquable mélange d’architecture flamande et française, mêlant hôtels particuliers des XVIIe et XVIIIe siècles, maisons de briques et de pierre calcaire blanche, bâtiments Art nouveau ou Art Déco, habitat récent, dans un parc immobilier composé à 61% de maisons individuelles.