Blotzheim
Mais apparut réellement dans l’Histoire au VIIIe siècle sous le nom de Flobestesheim, possession du monastère de Murbach. Alors que l’Alsace était devenue province du Saint-Empire romain germanique, Bladoltzheim, comme elle s’appelait alors, fut cédée au monastère de Saint-Alban de Bâle. Une petite ville bourgeoise qui connut un certain essor, entourée de murailles et de fossés, soumise à l’autorité d’un prévôt.
Réduite en cendres.
Blotzheim subit les guerres contre les Habsbourg, puis les exactions de l’évêque de Bâle, avant d’accueillir, au XIIIe siècle, plusieurs communautés religieuses qui participèrent de sa croissance économique et démographique. Au siècle suivant, décimée par la peste, pillée par les compagnies de routiers, la cité alsacienne connut par la suite les ravages des Armagnacs qui guerroyaient contre Charles VII, puis des Bâlois, en dépit du château fort qui la défendait. Pour finalement être réduite en cendres par la confédération helvétique.
Une ville martyre.
Reconstruite, Blotzheim n’en poursuivit pas moins son chemin de croix, subissant les guerres de Religion, puis la guerre de Trente Ans et les massacres par les troupes suédoises, faisant du XVIIe siècle une période de calamités jusqu’au traité de Munster et au rattachement de l’Alsace à la France. Siège d’un tribunal révolutionnaire, Blotzheim souffrit de la chute de la monarchie, mais aussi des guerres napoléoniennes, puis des invasions germaniques dès 1815. Annexée à l’Allemagne suite à la défaite de 1870 avant de revenir française à la fin de la Grande Guerre, elle connut l’Occupation lors de la Seconde Guerre mondiale.
Viticulture et commerce.
Terre de vignes puis de houblon, Blotzheim abritait au XIXe siècle, avant la défaite de Sedan, deux moulins à blé, mais aussi à plâtre et à huile ainsi qu’une tuilerie. Une ville de commerce qui comptait quelque 2500 habitants dont une importante communauté juive, mais dont la révolution industrielle fut retardée par l’absence du chemin de fer. Aujourd’hui, elle présente un bassin d’emplois tertiaire pour l’essentiel mais reste agricole à plus de dix pour cent.
Un patrimoine préservé.
A quelques kilomètres seulement des frontières suisse ou allemande, à une vingtaine de Mulhouse, Blotzheim a malgré tout conservé une partie de son patrimoine avec la chapelle Notre-Dame-du-Chêne des XVe et XVIIe siècles, l’église Saint-Léger du XIXe siècle, le château du XVIIIe siècle tout comme le couvent des Capucins. Et offre par ailleurs aux Blotzheimois des établissements scolaires jusqu’au collège, privé en l’occurrence, un casino, au sein d’un parc immobilier composé à 69% de maisons individuelles