Aubusson
Une seigneurie d’Aubusson qui connaissait avant même la fin du premier millénaire un certain prestige en Limousin et en Aquitaine, dans une région qu’on appelait alors la Marche. Subissant d’innombrables luttes de pouvoir entre seigneurs et ecclésiastiques du cru, Aubusson devint finalement possession du comte de Lusignan. Dès le XIIIe siècle, la ville bénéficia d’un droit de franchise qui permit l’essor économique et démographique du lieu. Pourtant, au siècle suivant, elle fut conquise et dévastée par les Anglais. A peine remise et reconstruite, ayant choisi la Réforme, elle subit pillages et dévastations au cours des guerres de Religion.
Un artisanat réputé.
Au XVIIe siècle, Richelieu ordonna la démolition de toutes les forteresses susceptibles de mettre en danger le pouvoir royal. Le château d’Aubusson fut alors rasé tandis que l’artisanat aubussonnais de la tapisserie connaissait une renommée mondiale, ce qui valut l’implantation d’une manufacture royale par Colbert. Mais le règne de Louis XIV allait porter atteinte à l’industrie protestante de la ville, des Huguenots qui représentaient alors un quart de la population et qui, suite à la révocation de l’édit de Nantes, émigrèrent en Allemagne et dans le canton de Genève, emportant avec eux leurs industries textiles. Marquant dès lors le déclin de la ville que la Révolution allait accentuer.
Urbanisation et manufactures.
Au XIXe siècle, Aubusson comptait six mille habitants environ, devenue sous-préfecture depuis l’Empire. Grâce à ses activités manufacturières, la ville connut alors une forte urbanisation avec la construction de nombreux édifices publics et de demeures bourgeoises. On y trouvait alors fabriques de draps, filatures de laine et de coton, teintureries et tanneries, sans compter la manufacture royale de tapisserie. Souffrant de la désindustrialisation de la fin du XXe siècle, Aubusson présente aujourd’hui un bassin d’emplois tertiaire à 70%, une économie soutenue par le tourisme et la communauté de communes Aubusson-Felletin.
Emblème mondial de la tapisserie.
La sous-préfecture de la Creuse se flatte de voir la tapisserie d’Aubusson inscrite depuis quelques années au patrimoine mondiale de l’Unesco. Et abrite un riche patrimoine historique avec, notamment, le musée départemental de la tapisserie et la maison du tapissier du XVIe siècle, la Tour de l’Horloge ancienne tour de guet, l’église Sainte-Croix du XIIIe siècle, les maisons des Vallenet du XVIIe siècle. Par ailleurs, les Aubussonnais profitent d’un environnement remarquable avec les jardins aromatiques et les roseraies, le parc naturel de Millevaches ou encore les gorges de la Rozeille à quelques kilomètres de la ville.
Patrimoine et environnement.
A trois-quarts d’heure de Guéret, la préfecture, Aubusson présente un habitat hétérogène avec, dans la vieille ville, maisons à pans de bois du XVe siècle, le quartier historique de la Terrade et l’ancienne rue principale de la ville ; et à proximité des vestiges du château des vicomtes d’Aubusson, et du pont de la Terrade inscrit aux Monuments Historiques qui enjambe la Creuse depuis le XVIIe siècle, des constructions récentes dans un parc immobilier composé à 49% de maisons individuelles et à moins de 6% de résidences secondaires.