Annonay
Un domaine de monastères.
Situé entre deux cours d’eau, le site attira des artisans parcheminiers peu avant la chute de l’Empire, une activité qui allait assurer non seulement son essor économique mais aussi, corollaire, sa croissance démographique. Dès le VIIIe siècle, déjà doté d’une église, le bourg se ceignit de murailles, ce qui explique certainement son appellation d’alors, Castrum Annoniaci, et vit s’installer de nombreux ordres monastiques, principalement franciscains et dominicains.
Sur la route du pèlerinage à la vierge.
Dépendante de l’archevêché de Vienne, dans le Haut-Vivarais aux frontières du Forez et du Lyonnais, Annonay relevait du royaume de Bourgogne tandis qu’au fil des âges sa seigneurie passait de mains en mains. Ce qui ne l’empêcha pas de subir d’innombrables luttes de pouvoir et de territoires. Au XIVe siècle, les Annonéens bénéficièrent de privilèges et d’exemptions, et furent administrés par deux consuls, une relative autonomie qui favorisa son expansion largement due à sa position sur la route du pèlerinage à la vierge du Puy-en-Velay.
Victime de la révocation de l’Édit de Nantes.
Ville éminemment religieuse, Annonay ne comptait pas moins de quatorze églises et chapelles au XVIe siècle, époque où la région fut rattachée à la couronne de France. Pourtant, la cité vivaraise embrassa le protestantisme, ce qui lui valut de souffrir des guerres de Religion, une catastrophe bientôt suivie par une épidémie de peste qui décima la population. Autant de calamités qui rendirent exsangue le pays qui devra attendre l’Édit de Nantes pour recouvrer sa richesse d’antan. Toutefois sa révocation, 87 ans plus tard, allait conduire à l’exil les Protestants, pour la plupart commerçants et artisans.
Une ville agricole et industrielle.
Clin d’œil aux premiers temps de sa création, la ville vit s’implanter des papeteries, dont celle de la famille Montgolfier qui s’illustra, peu avant la Révolution, par l’envol inaugural d'un aérostat. Cette croissance industrielle, également due à la tannerie et à la mégisserie, perdura et permit à la cité ardéchoise d’abriter, au début du XIXe siècle, quelque 9000 âmes sur une terre essentiellement faite de vignes, de maraîchage et de céréales, mais aussi de mûriers, expliquant dès lors la présence de soieries. Le commerce y était également très actif en raison de la localisation des lieux.
Une capitale économique régionale.
Cependant, le développement des routes qui désenclavèrent la région et surtout l’arrivée du chemin de fer, mirent un frein à cette prospérité. Pourtant, la ville sut se moderniser et s'urbaniser. Puis, ce fut la désindustrialisation de la deuxième moitié du XXe siècle qui modifia en profondeur son aspect. Aujourd’hui, nouvelles technologies, activités tertiaires et tourisme ont rejoint les manufactures de papeterie, de cuir et de mécanique pour faire de l'agglomération la capitale économique de l’Ardèche.
Le berceau de la conquête de l’air.
Lieu du premier vol d'une montgolfière, Annonay propose aujourd'hui un parc spécialement dédié à cette navigation aérienne. Par ailleurs, fiers de leur festival international du premier film et de leur important patrimoine religieux dont l’ancien couvent Sainte-Marie du XVIIe siècle n’est pas le moindre, les Annonéens tirent profit de nombreux équipements sportifs avec notamment stades et complexes, salles multisports ou spécialisées, gymnases et piscine. Ne sont pas en reste les infrastructures culturelles avec conservatoire de musique et bibliothèque sans omettre des établissements scolaires jusqu’aux lycées, généraux et professionnels, publics et privés.
Au cœur de l’Ardèche verte.
Entre Lyon, Saint-Étienne et Valence, à quelques encablures du Parc naturel régional des Monts d’Ardèche, appréciée pour ses parcs et jardins, Annonay abrite plusieurs quartiers à la physionomie hétérogène où se côtoient des maisons du XVIIIe siècle serrées dans les petites rues de son cœur historique que la commune s’attache à rénover depuis plusieurs années, de grands ensembles au nord de la ville et des constructions récentes dans un parc immobilier composé à 31 % de maisons individuelles.