Ajaccio
Abandonnée au Moyen Âge par ses habitants lassés des invasions sarrasines récurrentes qui finirent par détruire Adjacium au tournant du millénaire, Ajaccio renaquit à la fin du XVe siècle quand elle fut construite par les Génois à quelques distances de l’ancienne ville épiscopale afin d’échapper aux marais et aux incursions barbaresques. Une forteresse fut élevée sur la presqu’île tandis que s’y agrégeaient jusqu’à 700 habitants, des Génois pour l’essentiel, les gens du cru étant peu acceptés.
Une brève occupation française.
Un quartier de pêcheur se développa, U Borgu, alors que se multipliaient édifices religieux et les maisons d’inspiration italienne. Mais Ajaccio devint également commerçante puisqu’elle abritait les vastes entrepôts des marchandises venues d’Italie. Un XVIe siècle qui accueillit la famille Bonaparte et marqua une réelle prospérité de la ville avec, notamment, l’achèvement de l’église cathédrale puis connut une brève présence française de 1553 à 1559.
Une ville qui s’urbanise et se modernise.
Ajaccio revint définitivement à la France dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Une ville cernée de remparts qui furent détruits par Napoléon afin de permettre son développement. Devenue la capitale de l’île de Beauté, la cité corse s’urbanisa et se modernisa. Le XIXe siècle vit l’aménagement de parcs et de jardins botaniques et la construction de la préfecture, de l’hôtel de ville et du théâtre Saint-Gabriel. Deux quartiers résidentiels furent créés de toutes pièces, bientôt suivis par les quartiers de la gare et du palais de Justice.
Une destination de villégiature.
Ce fut à cette époque que les Anglais, déjà amateurs de la Riviera, découvrirent le climat bénéfique d’Ajaccio qui comptait alors près de 10 000 habitants, drainant à leur suite les grands de ce monde et autres aristocrates tandis que s’implantaient de grands hôtels et même une église anglicane. Aujourd’hui, ville touristique pour l’essentiel mais aussi administrative car préfectorale, Ajaccio accueille également de nombreuses entreprises grâce à son palais des congrès, à son aéroport et à ses ports de commerces.
Une ville d’art et d’histoire.
Patrie de Tino Rossi, Ajaccio a su préserver son héritage architectural avec, notamment, le palais Lantivy de 1826, aujourd’hui siège de la préfecture, le musée napoléonien de l’hôtel de ville, les peintures du musée Fesch, la maison Bonaparte, la chapelle impériale construite par Napoléon III, la citadelle mais aussi la cathédrale de l’Assomption de la fin du XVIe siècle. Et met à la disposition des Ajacciens de très nombreuses infrastructures culturelles avec salles de spectacles, cinéma, écoles de musique et de danse, des établissements scolaires jusqu’au lycée et tous les équipements sportifs d’une grande ville.
Un habitat hétérogène.
Commune peu urbanisée, entre lacs, forêts et bords de mer, parfaitement desservie par les voies maritimes et aériennes, Ajaccio se découpe en une dizaine de quartiers dont un centre-ville touristique et commerçant et des secteurs en pleine rénovation comme Les Cannes ou Les Salines. Et présente un parc immobilier composé à 9% de résidences secondaires et à 10% de maisons individuelles où se mêlent secteurs bourgeois et quartiers populaires mais aussi grands ensembles des années 1960.