Agde
Fondée par les Phocéens.
À l’instar de Marseille ou d’Antibes, il semble que ce furent des Phocéens qui investirent le site d'Agde au VIe siècle avant J.-C. et participèrent de son développement économique, notamment avec la production d’huile d’olive, de céréales et la culture de la vigne. Rapidement, Agathé Tyché devint un important entrepôt local de denrées diverses. Une prospérité qui perdura jusqu’à la colonisation romaine, un siècle avant notre ère, pour totalement disparaître avec la chute de l’Empire. La région sombra alors dans le chaos et subit les incursions barbares, mais fut très tôt christianisée pour devenir, dès le Ve siècle, le siège d’un évêché.
Rasée et incendiée.
Occupée par les Sarrasins au VIIe siècle, Agde fut rasée par Charles Martel, soucieux d’ôter toute position de repli aux envahisseurs. Puis, ce furent les invasions normandes qui achevèrent de dévaster la région. Vassale des comtes de Toulouse, la petite cité renaquit néanmoins de ses cendres sous l’égide de ses évêques seigneurs, mais demeura gérée par des consuls. Ce qui n’empêcha pas la ville d’être à nouveau détruite par les Aragonais au XIIIe siècle alors que la cathédrale Saint-Étienne venait d’être achevée. Des déprédations qui reprirent avec les guerres de Religion tandis que la ville se rendait aux Protestants.
L’invention du Cap d’Agde.
Au XVIIe siècle, Richelieu entreprit de reconstruire et d’agrandir le port d’Agde mais ces travaux ne furent achevés que bien plus tard au moment où la localité tirait profit du creusement du canal du Midi. Après la Révolution qui mit un terme au pouvoir de l’évêché, la cité connut un nouvel essor avec l’arrivée du chemin de fer, grâce à la vente de ses produits agricoles, de son vin pour l'essentiel. Corollaire, le port d’Agde tomba en désuétude. Mais différentes épidémies mirent à mal le vignoble local, entraînant le déclin de l’économie agathoise. Puis ce fut l’avènement du tourisme de masse, dans les années 1960, qui fit émerger une nouvelle croissance avec, entre autres, l’implantation d’un camp naturiste puis, la création de toutes pièces de la station balnéaire du Cap d’Agde.
Un riche patrimoine historique.
Agde a su conserver son impressionnant patrimoine architectural avec, par exemple, l’église Saint-Étienne du IXe siècle, fortifiée trois cents ans plus tard, ou encore celles de Saint Sever et de Saint-André des XVe et XVIe siècles. Et, au-delà de cet héritage religieux, on peut y admirer les vestiges des remparts médiévaux, la maison des consuls du XVIIe siècle, sans compter les nombreux hôtels particuliers témoins de la richesse de la ville à la Renaissance et au Grand Siècle, ou bien le fort de Brescou à quelques encablures de la côte.
Nature et infrastructures cohabitent.
Dotée de quelque 14 km de plages de sable fin, d’une zone écologique de 600 hectares et d’une vaste pinède, sans oublier la réserve naturelle du Bagnas et ses 240 espèces d’oiseaux recensées, mais aussi les monts Saint-Loup et Saint-Martin qui ceinturent la ville, Agde tire profit d’un environnement exceptionnel. Et a su préserver, au-delà du tourisme, ses territoires viticoles et sa pêche artisanale. Ce dont tirent parti les Agathois qui bénéficient par ailleurs d’une école de musique, d’établissements scolaires jusqu’au lycée, d’un palais des congrès, d’un musée d’arts et de traditions populaires dans un hôtel Renaissance du cœur historique de la commune. Sans omettre les multiples infrastructures sportives parmi lesquelles on trouve un golf de 27 trous, le centre aquatique de l’Archipel, le Centre international de tennis ou une base d’aviron.
Bientôt, un nouveau Cap d’Agde.
À une vingtaine de kilomètres de Sète, Agde poursuit la réhabilitation de son cœur de ville en dépit des difficultés engendrées par les innombrables monuments historiques. Une agglomération qui reste bien sûr éminemment touristique avec un parc immobilier composé à 69% de résidences secondaires et à 27,5 % de maisons individuelles. À partir de 2018, le Cap d’Agde, cinquante ans après sa création, va connaître de profonds réaménagements avec notamment la construction d’un écoquartier sur 10 hectares où se mêleront habitations, commerces et services, ainsi que de nombreux espaces verts.