Abbeville
Pourtant, ce ne fut qu’au début du IXe siècle qu’Abbatis Villa, le domaine agricole des abbés, apparut dans l’Histoire, dépendance de l’abbaye de Saint-Riquier avant de rejoindre le giron royal sous Hugues Capet. Ce dernier en fit une place forte destinée à protéger les frontières de son royaume des invasions vikings. Dès la fin du XIIe siècle, devenue la capitale du Ponthieu, Abbeville bénéficia d’une charte de franchises qui favorisa son essor et offrit à ses habitants une certaine indépendance. Mais deux siècles plus tard, le bourg fut dévasté par Edouard III, roi d’Angleterre, lors de la bataille de Crécy.
Réputée pour ses textiles.
Après la défaite française, Abbeville revint à l’Angleterre lors du traité de Brétigny. Ce qui n’empêcha pas la cité picarde de s’enrichir de son commerce, de ses ateliers d’armes, des chantiers navals, fabriques de draps et autres tanneries ou teintureries. Un siècle plus tard, Louis XII y célébra ses secondes noces, mais Abbeville eut à souffrit des guerres de Religion puis des dévastations espagnoles au XVIIe siècle, sans compter la révocation de l’Edit de Nantes qui conduisit au déclin de ses activités textiles avec le départ des Protestants.
Une ville détruite par la guerre.
Echappant en grande partie aux désastres de la Révolution française, Abbeville tira profit de l’arrivée du chemin de fer au milieu du XIXe siècle et entreprit de moderniser sa voirie, transformant ses anciennes fortifications en boulevards et promenades. Devenue ville de garnison suite à la défaite de Sedan, la commune ne souffrit guère de la Première Guerre mondiale mais la dernière guerre conduisit à la destruction des trois quarts de la ville. Tout au long des Trente Glorieuses, les Abbevillois s’attachèrent à reconstruire et à restaurer leur patrimoine urbain.
Ancienne capitale du Ponthieu.
Prochainement labellisée Pays d’Art et d’Histoire, Abbeville a su préserver son patrimoine rescapé de la Seconde Guerre mondiale avec, notamment, l’église Saint-Sépulcre du XVe siècle remaniée au XIXe siècle, la collégiale Saint-Vulfran du XVe siècle classée aux Monuments Historiques ou encore le beffroi du XIIIe siècle inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, Et met à la disposition des Abbevillois des établissements scolaires jusqu’au lycée, privé et public, un théâtre municipal, une maison du patrimoine dans un ancien monastère du Carmel, sans omettre d’innombrables installations sportives dont un grand centre nautique, un hippodrome et un golf.
Porte de la baie de Somme.
A une quarantaine de kilomètres d’Amiens, idéalement située à 1h30 de Paris ou de la Belgique et à 2h de Londres, Abbeville présente un environnement privilégié grâce à ses nombreux parcs et jardins et à la cinquantaine d’hectares de zones sauvages qui constitue le parc de la Bouvaque à quelques encablures de la ville. Et recèle un parc immobilier essentiellement bâti après-guerre, composé à 58% de maisons individuelles, où se côtoient grands ensembles, quelques maisons du XVIe siècle et lotissements de construction récente.