Immobilier ancien : la baisse des prix marque une pause
La demande est soutenue par :
- Un afflux de ménages solvabilisés grâce à l’effet conjugué d’une baisse des prix ininterrompue depuis 2012 et de taux d’intérêt historiquement bas.
- Le retour de propriétaires qui avaient jusqu’alors repoussé leur opération d’achat revente et qui mettent désormais leur projet à exécution, profitant des conditions du marché particulièrement favorables.
Cette affluence de candidats acquéreurs a pour conséquence une modification de l’équilibre offre/demande avec pour corollaire un ralentissement de la baisse des prix.
Ainsi, si au premier semestre 2015, le prix moyen au m² était en retrait de -2,6% sur un an, le recul des prix au niveau national n’est plus que de -1,1% entre le 3e trimestre 2014 et le 3e trimestre 2015 (le prix moyen au m² s’établissant aujourd’hui à 2410€).
Tout porte à croire que le dynamisme du marché perdurera au 4e trimestre 2015. Nous devrions constater, d’ici la fin de l’année, une stabilisation des prix par rapport à 2014.
A Paris déjà,le prix moyen au m² augmente sensiblement de +0,7%.
Pour la première fois depuis 2012, en Ile-de-France également le prix moyen au m² repart à la hausse (+1%) pour atteindre 3083€ au 3e trimestre 2015. Cette moyenne masque de fortes disparités entre les départements : les Yvelines, les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis voient leur prix repartir à la hausse entre le 3e trimestre 2014 et le 3e trimestre 2015 quand, à l’inverse, la Seine-et-Marne, l’Essonne, le Val-de-Marne et le Val d’Oise enregistrent des baisses de leur prix moyen au m².
A l’échelle des régions, les évolutions sont toujours très contrastées. Dans l’ensemble, neuf régions (l’Alsace, la Basse-Normandie, la Bretagne, le Centre, l’Ile-de-France, la Lorraine, les Pays-de-la-Loire, la PACA et Rhône-Alpes) voient leur prix moyen au m² s’élever entre le 3e trimestre 2014 et le 3e trimestre 2015 (quand elles n’étaient que quatre au 1er semestre 2015). Douze reculent (l’Aquitaine, l’Auvergne, la Bourgogne, Champagne-Ardenne, la Franche-Comté, la Haute-Normandie, le Languedoc-Roussillon, le Limousin, Midi-Pyrénées, Le Nord et la Picardie ainsi que Poitou-Charentes).
Dans ce contexte général d’embellie du marché, un nuage noir : la désertion des investisseurs parisiens. Même s’il est un peu tôt pour tirer des conclusions sur l’effet de l’encadrement des loyers à Paris, on constate néanmoins que la part des investisseurs parmi les acheteurs parisiens s’effondre (-21,9% entre le 3e trimestre 2014 et le 3e trimestre 2015) quand, France entière, elle progresse de 12,6%.
Les investisseurs semblent avoir préféré réaliser leur acquisition dans les départements franciliens limitrophes (Hauts-de Seine, Seine-Saint-Denis…) : l’Ile-de-France voit ainsi la part de ses investisseurs augmenter de 34,1%.
Si cette stratégie d’évitement n’est pas démentie dans les mois à venir, ni endiguée par les pouvoirs publics, le marché parisien portera en lui les germes d’une pénurie de locations.