Emprunter à taux fixe ou à taux variable
L’important étant de savoir ce à quoi vous vous exposez dans l’un comme dans l’autre cas.
C’est un fait, les taux d'intérêts sont orientés à la hausse. Et la décision de la Banque centrale européenne (BCE) de remonter son principal taux directeur de 0,25 point début avril aura vraisemblablement des répercussions sur l’évolution des taux courts. D’autant que la BCE n’écarte pas l’idée de procéder à de nouvelles hausses en raison des risques d’inflation dans la zone euro. La politique de la BCE est, en effet, de contenir l’inflation à plus ou moins 2 %.
Or, aujourd’hui, à l’échelon européen, cette inflation grimpe à 2,70 points. Il y a donc fort à parier que la hausse se poursuivra. Cette politique impacte directement le niveau des Euribor, indices qui servent de référence pour la fixation des barèmes de taux révisables. Les taux fixes ne sont guère mieux lotis, soumis aux aléas des OAT (Obligations assimilables du Trésor), en forte hausse depuis quelques mois en raison des menaces qui pèsent sur les Etats européens les plus endettés (Grèce, Irlande, Portugal…).
Dans ce contexte, les emprunteurs ont-ils plutôt intérêt à privilégier les taux fixes ou les taux révisables ? Voici quelques éléments de réponse :
Taux fixe sécurisant
Avec un taux fixe, aucune surprise. Le taux que la banque vous propose au départ sera toujours le même, que votre crédit dure 10, 15 ou 20 ans. Votre mensualité aussi. Vous connaissez d’emblée le coût de votre crédit. C’est la formule que privilégient près de 90 % des emprunteurs. Depuis la fin de l’année, les taux ont, en moyenne, grimpé de 0,70 point et aujourd’hui, vous pouvez emprunter à taux fixe autour de 3,95 % sur 15 ans et 4,20 % sur 20 ans. Impossible toutefois de bénéficier d’une éventuelle baisse de taux par la suite. A leur manière, ils sont donc assez rigides.
Taux révisable plus risqué
Si vous faites ce choix, vous profitez, au contraire, de toutes les baisses de taux qui pourraient se produire. Mais vous prenez aussi le risque de voir votre taux grimper. En effet, dans la mesure où ce taux suit l’évolution de l’Euribor (1 an ou trois mois dans la plupart des formules), il peut augmenter comme cela se produit en ce moment. Dans ce cas, votre mensualité ou la durée de votre crédit grimpera. Mais vous bénéficiez de taux de départ plus attractifs (entre 3 et 3,50 % selon la formule), et donc d’une éventuelle économie sur le coût de votre crédit.
Pour un prêt de 200 000 euros au taux de 3,50 % sur 20 ans, votre mensualité s’établira à 1 160 euros et le coût prévisionnel de votre crédit à 78 380 euros. A taux fixe, votre mensualité s’élèverait à 1 233 euros et le coût du crédit à 95 954 euros. Le taux révisable est donc plus attractif et mérite d’être étudié. A condition qu’il n’augmente pas trop.
Certes, les formules sont dotées de verrous de sécurité, mais il ne faut pas que le taux grimpe beaucoup, au risque d’anéantir l’économie possible. Sachez toutefois que votre taux peut être capé, c'est-à-dire que son augmentation peut-être limitée à 1, 2 ou 3 point maximum. Cela signifie que si votre taux est fixé au départ à 3,50 % par exemple, il ne pourra pas dépasser 4,50 % (cap + 1 point), 5,50 % (cap + 2 points) ou encore 6,50 % (cap + 3 points). Les formules capées + 1 point sont évidemment les plus sécurisantes.
A noter également : les taux révisables proposent aussi le remboursement anticipé sans frais et le passage à taux fixe en cours de route, notamment en cas de forte hausse des taux révisables.
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