Comment économiser l’énergie d’une copropriété ?
Le montant des travaux nécessaires aux économies d’énergie des huit millions d’appartements en copropriété s’élèverait à quelque 500 milliards d’euros. De quoi faire frémir certains propriétaires qui peinent déjà à rembourser leurs emprunts immobiliers ou ceux qui disposent d’une retraite modique. Même si l’État, conscient de l’urgence de la situation, les incite à agir, il n’existe pas à ce jour de réels moyens d’aider au financement de ces chantiers privés.
Alors comment s’y prendre ?
On sait qu’entre un logement bien isolé et un autre qui ne l’est pas, la consommation d’énergie peut varier d’un facteur 4.
Alors, il vaut mieux commencer par des travaux simples et peu coûteux qui engendrent de réelles économies : isoler les murs, la toiture ou installer une chaudière neuve plutôt que changer les fenêtres. Avant tout, le réglage minutieux des appareils de chauffage s’impose, permettant ainsi une moindre consommation de combustible. Si cela n’est pas suffisant, l’installation d’une chaudière plus performante et donc moins gourmande pourra faire baisser la note de chauffage tout en limitant les émissions de gaz à effet de serre.
Dans les immeubles anciens, les façades ou le toit sont à isoler en priorité. Mais il existe un blocage de taille : pour intervenir sur ces parties communes, il faut procéder à un vote en assemblée générale avec des règles de majorité souvent difficiles à atteindre. Après une loi Grenelle 2 peu efficace car seulement incitatrice, la loi de transition énergétique devrait changer la donne pour les années à venir.
Avec, notamment, l’obligation de se conformer aux nouvelles normes pour les logements qui consomment plus 330 kilowatts/heure d’énergie primaire par mètre carré et par an d’ici à 2025.
De la même façon, l’individualisation des compteurs de chauffage et d’eau chaude devrait, sur le papier, entraîner des économies substantielles. L’idée étant de rendre les anciens immeubles aussi performants que les constructions récentes à l’horizon 2050. Une gageure qui entraînera des difficultés de financement que ne résoudront pas les aides prévues : éco-PTZ, ANAH et autre Crédit impôt transition énergétique.
Les immeubles construits après 1990.
Ils ne sont pas toujours exemplaires, mais ne présentent pas de défauts majeurs. Il faut cependant intervenir sur tous les postes d’économie. La VMC (ventilation), par exemple, parfois responsable de 20% à 30% des déperditions de chaleur, peut être remplacée sans trop de frais par des systèmes plus précis. Les consommations d’eau chaude et de chauffage seraient optimisées grâce à la pose de compteurs individuels.
Les immeubles construits entre 1945 et 1980.
Leurs performances énergétiques ne sont pas idéales. En béton, mal isolés, ils sont souvent pourvus de grandes baies vitrées avec des volets roulants et équipés de chaudières surdimensionnées. Leur aspect compact sous forme de cube, de tour ou de barre, laisse pourtant entrevoir des solutions en doublant à l’extérieur leurs façades lisses pour apporter une inertie thermique satisfaisante.
Sur les toits plats caractéristiques de cette époque, des travaux d’étanchéité peuvent être l’occasion d’installer une toiture végétalisée, esthétique, utile à la récupération des eaux de pluie ensuite stockées dans des cuves à fioul reconverties. Le remplacement des baies par du double vitrage n’est efficace que si les travaux sont communs à tous les appartements de l’immeuble.
Dans ce cas, la consommation d’énergie peut se réduire de 15% à 20%. Pour certains immeubles, ce sera assez simple à réaliser mais coûteux.
Les immeubles haussmanniens.
Le plus urgent et le plus simple consiste à changer les fenêtres sujettes aux courants d’air. Plus écologique que le PVC, le bois est souvent imposé par les Architectes des Bâtiments de France (ABF). Une fois ces courants d’air éliminés, il faudra néanmoins penser à renouveler l’air pour éviter un effet de serre dans le logement car ces appartements ne sont pas équipés de ventilations mécaniques contrôlées (VMC), obligatoires depuis 1983.
Seule l’ouverture des fenêtres assure la ventilation. Sachez que des systèmes auto ou hydroréglables contrôlent le débit de l’air nécessaire et la teneur en humidité. Il faut compter entre 10€ et 15€ par mètre carré pour une installation complète.
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