Acheter et vivre sur une péniche
Amarrés depuis des années, certains de ces bateaux logements ne sont parfois plus motorisés. Habiter une péniche vous séduit? Comment s’y prendre ? Que faut-il regarder avant d’acheter ? Nos conseils pour que cet achat ne tourne pas au naufrage.
Quel prix ?
Comme pour les appartements en « dur », il y a des bateaux logements pour tous les budgets. Cela va de 80 000 euros jusqu’à 1,5 million d’euros. Les plus grands comptent deux niveaux et des terrasses généreuses. Les prix sont déterminés en fonction de la surface habitable et de l’emplacement.
La plupart des bateaux à vendre sur le marché ont déjà été transformés et aménagés en habitation. Le plan général est toujours le même à savoir un rectangle tout en longueur assez étroit « collant » à la forme du bateau. Ensuite, le vaisseau compte des espaces extérieurs aménagés (terrasses, ponts, etc.).
La péniche « Freycinet », la plus célèbre, mesure 39 mètres de long et 5,5 mètres de large.
A savoir : une péniche se vend sans frais de notaire.
Quelle vie ?
Sur l’eau, il faut être attentif à tout, même à quai. Si vous n’avez plus les talons des voisins qui claquent au dessus de votre tête, il faut accepter quelques contraintes à savoir :
- vivre avec le tangage du bateau en cas de circulation fluviale intense à quelques mètres de chez vous,
- accepter (surtout en été) l’humidité, les odeurs et l’invasion des moustiques.
- avoir le bon réflexe en cas de crues.
En cas de baisse ou de montée des eaux, il faut penser à réajuster les cordages d’amarrage afin de sécuriser le bateau et éviter qu’il ne s’abîme.
Que faut-il savoir avant d’acheter ?
Vous souhaitez devenir un « pénichard »? Voilà tout ce qu’il faut savoir sur votre futur bateau d’eau douce.
* L’état du bateau :
l’état de la coque est important. Elle doit être révisée tous les dix ans. Le vendeur doit avoir en sa possession les résultats d’expertise du bateau et l’historique des réparations.
Parmi les détails qui comptent : l’état des rivets ou des soudures, celui des « varangues » (poutrelles qui structurent le bateau), du moteur, de l’hélice, etc. Une visite technique détaillée s’impose.
* La convention d’occupation temporaire :
Le vendeur doit être en possession d’une convention d’occupation temporaire, document officiel qui l’autorise à stationner à l’emplacement où il se trouve. Délivré par une collectivité publique ou privée (VNF, port autonome, port privé, etc.), ce papier officiel permet d’occuper une place d’amarrage en toute légalité.
Cette autorisation est renouvelée tous les 5 ans.
En contrepartie de l’occupation du domaine public fluvial, une redevance annuelle doit être acquittée par le propriétaire du bateau.
A savoir : Lorsque l’on vend une péniche, on ne vend pas la place avec. Cette dernière est « louée » aux pouvoirs publics. Le nouveau propriétaire doit la renouveler.
* Les taxes :
Le propriétaire d’un bateau à usage d’habitation doit payer la taxe foncière. Il peut en être exonéré qu’en cas de déplacements. La taxe d’habitation peut également être réclamée.
* L’assurance :
Elle est plus chère que pour un bien immobilier traditionnel. Les compagnies assurances considèrent la péniche comme un bien mobile. Le pire des scénarios est qu’elle coule. Ainsi, la protection couvre le « retirement » du bateau, autrement dit sa sortie de l’eau. Selon la taille du bateau et son état, cette assurance se paie entre 500 et 2500 € par an.
* Les frais d’amarrage :
Calculés en fonction de la surface occupée sur l’eau, ces frais sont payés aux VNF par le propriétaire d’un bateau. Cette redevance d’amarrage avoisine en moyenne 500 € par mois.
* L’entretien :
Il faut entretenir régulièrement l’acier, les bois, pour limiter la corrosion, sans oublier de vérifier la coque. Cette dernière s’apparente aux fondations de la maison en quelque sorte. Il faut tous les dix ans programmer un « plan de sondage ».
A cette occasion, le bateau est sorti de l’eau, mis en cale sèche dans un chantier naval afin de procéder à l’examen et au contrôle de sa coque (notamment son épaisseur) par un expert agréé. Si besoin, il faut procéder aux réparations nécessaires. La note peut être parfois salée.
Par exemple : la facture pour une péniche Freycinet avoisine 50 000 €.
En savoir plus sur notre vidéo sur "les surfaces atypiques"